Nord-Kivu : l'Est en deuil après des massacres de civils dans le territoire de Beni et Lubero

La province du Nord-Kivu est de nouveau frappée par une vague de violence. Plus de 80 civils ont été tués lors de deux attaques distinctes attribuées aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) dans les territoires de Lubero et de Beni. Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre, au moins 70 personnes ont été massacrées au village de Ntoyo, situé dans le secteur des Bapere. Simultanément, une autre attaque perpétrée par le même groupe à Fotodu, près d'Oicha, a coûté la vie à 18 autres personnes, tuées principalement à l'arme blanche. Ces incursions meurtrières ont également causé d'importants dégâts matériels, avec plusieurs motos et vélos incendiés.
Face à ces tragédies, la société civile et les structures locales de la jeunesse ont exprimé leur vive indignation. Le Parlement des jeunes du Nord-Kivu, par la voix de son président Jordan Mugisha, a lancé un message de désolation et de compassion aux familles endeuillées, tout en appelant le gouvernement central à renforcer la sécurité dans la région et à fournir un soutien aux populations. De son côté, Kinos Katuho, président de la société civile de Mamove, a salué le courage des militaires des FARDC qui ont récupéré les corps et sont désormais à la poursuite des assaillants, tout en exhortant les habitants à ne pas fréquenter leurs champs pour des raisons de sécurité.
Ces attaques s'inscrivent dans un contexte sécuritaire extrêmement précaire dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, où les incursions de groupes armés contre les civils sont récurrentes. La période actuelle, qui correspond à la grande saison de la récolte du cacao, est particulièrement propice à ce type d'attaques, les rebelles profitant de la vulnérabilité des populations rurales. Cette série de massacres souligne la persistance des défis sécuritaires dans la partie orientale du pays, et la nécessité pour les autorités de trouver des solutions durables pour protéger les habitants.
Juvenal Bulemo