Nord-Kivu : L’ostéomyélite, une maladie grave ignorée par la population, alerte l’infirmière Rachel du Centre Médical Gracia à Beni

Dans une société où de nombreuses pathologies passent inaperçues, l’ostéomyélite demeure l’une des maladies les plus méconnues, bien qu’elle puisse avoir des conséquences graves. C’est ce qu’a révélé l’infirmière Rachel, spécialiste en orthopédie au Centre Médical Gracia, située en ville de Beni dans la province du Nord-Kivu, lors d’un entretien accordé à notre rédaction.
L’ostéomyélite est une infection osseuse causée principalement par des bactéries, parfois par des champignons. Elle peut survenir à la suite d’une blessure, d’une intervention chirurgicale ou encore d’une infection mal soignée. Cette pathologie peut toucher aussi bien les enfants que les adultes. Toutefois, les jeunes garçons y sont souvent plus exposés en raison de leur comportement actif et parfois imprudent lors des jeux à la maison.
Madame Rachel souligne que cette maladie constitue une urgence médicale, car une prise en charge tardive peut entraîner la destruction de l’os, la formation d’abcès, la déformation des membres, voire des cas d’amputation ou de septicémie, une infection généralisée pouvant être mortelle. L’infection peut atteindre l’os soit par la circulation sanguine, soit par une blessure ouverte ou encore à la suite d’une chirurgie.
Les signes cliniques de l’ostéomyélite incluent une douleur osseuse persistante, un gonflement accompagné de rougeur et de chaleur sur la zone touchée, de la fièvre, une sensation de fatigue ainsi qu’un malaise général. Dans certains cas, la personne peut également éprouver des difficultés à mobiliser le membre affecté.
Parmi les facteurs favorisant l’apparition de cette maladie, on note notamment le diabète, les plaies infectées ou les fractures ouvertes, les interventions chirurgicales orthopédiques, une mauvaise hygiène corporelle ainsi que l’immunodépression, comme celle causée par le VIH ou la malnutrition.
Face à cette réalité, l’infirmière Rachel invite les parents à surveiller attentivement les enfants et à ne pas négliger les blessures, aussi mineures soient-elles. Elle recommande à toute la communauté d’adopter une hygiène rigoureuse, de soigner convenablement les plaies, de suivre un bon contrôle du diabète et de consulter rapidement un professionnel de santé en cas de douleur persistante ou de blessure suspecte.
Elle rappelle enfin qu’un traitement adapté permet de guérir l’ostéomyélite si le diagnostic est posé à temps. D’où son appel pressant à se rendre dans une structure sanitaire dès les premiers signes inhabituels. « Il vaut mieux prévenir que guérir », conclut-elle avec insistance.
Juvenal Bulemo