RDC : Entre défis structurels et promesses de régularisation pour la magistrature
La magistrature en République Démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis systémiques majeurs, notamment l'endémie de la corruption qui mine l'autorité judiciaire et la confiance publique. Historiquement, le faible niveau de rémunération et les retards de paiement ont été des facteurs aggravants, incitant certains à la compromission. Cependant, des mesures concrètes sont prises pour rectifier cette situation : *le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a d'ailleurs convoqué les magistrats nommés en mars 2025 à l'Institut National des Arts (INA) ce jeudi 16 octobre.* L'objectif est l'ouverture officielle de leurs comptes salariaux à la Rawbank, marquant une étape cruciale vers la régularisation de leurs émoluments après plusieurs mois d'attente.
Au-delà des questions salariales, l'indépendance effective du pouvoir judiciaire reste une bataille. Bien que garantie par la Constitution, elle est souvent menacée par les ingérences politiques et l'insécurité persistante pour les professionnels, particulièrement dans les zones de conflit à l'Est. Face à ces menaces, le CSM et le gouvernement ont articulé une stratégie de réformes structurelles. Cette feuille de route, issue des récentes Assemblées Générales, met l'accent sur la modernisation du système : elle prévoit notamment la numérisation des services pour plus de transparence et l'obtention de l'autonomie budgétaire pour le pouvoir judiciaire, éléments jugés essentiels pour garantir l'impartialité.
En vue d'une meilleure efficacité, le CSM a prévu un dispositif logistique sophistiqué pour l'opération de jeudi : cinq agences de la Rawbank seront déployées à l'INA pour accueillir les magistrats. Les participants devront se munir de leurs pièces d'identité et de photos passeport pour faciliter la procédure. Cet effort logistique et administratif, conjugué au recrutement de milliers de nouveaux magistrats pour pallier le déficit d'effectifs, signale la volonté de l'État de renforcer le fonctionnement de la justice et d'améliorer les conditions de travail des acteurs judiciaires.
Rédaction
