RDC : la SADC et l’EAC imposent un cessez-le-feu immédiat dans l’Est du pays

9 Février 2025 - 15:36
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RDC : la SADC et l’EAC imposent un cessez-le-feu immédiat dans l’Est du pays

Un tournant décisif vient d’être franchi dans la quête de la paix en République démocratique du Congo (RDC). Réunis en sommet conjoint en Tanzanie, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont exigé un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel dans l’est du pays, ravagé par les violences du M23.

Dans leur déclaration finale, les dirigeants des deux organisations ont réaffirmé leur solidarité envers la RDC et leur engagement à préserver son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale. Pour garantir l’application de cette mesure, les chefs des forces de défense de la SADC et de l’EAC devront se réunir dans les cinq prochains jours afin d’établir les modalités techniques de ce cessez-le-feu et de la cessation des hostilités.

Un point clé de cette rencontre militaire à venir sera l’élaboration d’un plan de sécurisation pour Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, actuellement sous contrôle du M23. Selon une source proche de la présidence congolaise, cette démarche vise notamment au retrait des rebelles et de leurs soutiens des zones occupées.

Au-delà de la question militaire, le sommet de Dar-es-Salaam a acté la fusion des initiatives diplomatiques de Nairobi et de Luanda, qui avaient chacune tenté d’apporter une solution pacifique au conflit. Cette convergence pourrait permettre l’implication de nouveaux médiateurs africains et ouvrir la voie à des négociations plus inclusives.

La réaction du Rwanda, souvent pointé du doigt par Kinshasa pour son soutien présumé au M23, a été immédiate. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a qualifié ce sommet de « réunion historique et réussie », insistant sur des « solutions à court, moyen et long terme » pour la paix dans l’est de la RDC. Toutefois, le communiqué final du sommet ne mentionne pas explicitement le rôle de Kigali dans le conflit, une omission qui pourrait nuancer l’enthousiasme congolais.

Si Kinshasa espérait une condamnation formelle du Rwanda, la présidence congolaise se satisfait tout de même d’une « avancée significative ». « L’objectif principal reste la désescalade des violences et l’amélioration de la situation humanitaire », confie une source présidentielle, alors que des centaines de milliers de personnes sont toujours déplacées par les affrontements.

D’ici le 13 février, les chefs d’état-major des armées de l’EAC et de la SADC devront finaliser les directives militaires pour l’application du cessez-le-feu et la sécurisation des zones en conflit. Cette échéance sera déterminante pour mesurer la volonté réelle des parties prenantes à respecter leurs engagements.

En attendant, la population congolaise, particulièrement dans l’est du pays, espère voir cette dynamique diplomatique se traduire rapidement en actes concrets. Après des années de violences, ce cessez-le-feu pourrait-il marquer le début d’une véritable stabilisation de la région ? La réponse dépendra de la sincérité des engagements pris et de leur mise en œuvre effective sur le terrain.

Rédaction

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