RDC : Le changement de la constitution au centre des discussions aux états généraux de l’UDPS/Tshisekedi
Sous l’initiative du secrétaire général et président ad intérim du parti, Augustin Kabuya Tshilumba, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi) a lancé, ce 22 décembre, les travaux des états généraux des fédérations du parti à Nganda Yialha, dans la commune de la Nsele, à Kinshasa. Devant les représentants de tous les organes du parti, le président a.i de l’UDPS a abordé la question du changement de la constitution et la position officielle de son parti.
Pour situer cette question dans son contexte, le Muana Bute du Chef de l’État a rappelé brièvement les circonstances ayant conduit à l’élaboration de l’actuelle constitution, issue d’un arrangement politique visant à réunir des chefs de guerre occupant des parties du pays.
« Vous vous souviendrez qu’en 1992, l’élite de notre peuple, réunie à la conférence nationale souveraine, avait élaboré un projet de constitution pour organiser harmonieusement le fonctionnement des institutions de la République. Malheureusement, il n’est pas entré en vigueur en raison notamment de la prise de pouvoir par l’AFDL. Vous savez également qu’à peine quelques mois après la prise de pouvoir par l’AFDL, notre pays fut confronté à plusieurs rébellions armées contrôlant chacune une partie du territoire national. Face à la nécessité de mettre fin à cette situation de guerre et de réunifier le pays, un dialogue fut organisé sous les auspices de la communauté internationale à Sun-City en Afrique du Sud entre les différents belligérants, les acteurs politiques majeurs de l’opposition non armée et de la société civile. De ce dialogue de Sun City est ressorti le projet de l’actuelle Constitution qui, vraisemblablement, n’était destiné qu’à mettre fin à la guerre et permettre à tous ces belligérants d’être réunis dans une seule République », a rappelé Augustin Kabuya, secrétaire général et président a.i. de l’UDPS/Tshisekedi.
Selon le secrétaire général, l’UDPS/Tshisekedi avait depuis longtemps compris que l’objectif de mettre en place une Constitution pour mettre fin à la guerre, bien que louable, ne devait pas négliger un autre aspect tout aussi important : permettre à cet État unifié de fonctionner harmonieusement.
« Raison pour laquelle l'UDPS n’avait pas soutenu le vote de cette Constitution lorsqu’elle a été soumise au référendum en 2005. L’abstention de l’UDPS était justifiée notamment par la compréhension que cette transition portait en elle certaines faiblesses susceptibles de nuire au fonctionnement des institutions de la République », a souligné le Muana Bute du Chef de l’État.
Dans la même veine, le député national Augustin Kabuya est revenu sur le souhait du feu Étienne Tshisekedi, père fondateur de l'UDPS, qui avait soutenu de son vivant l’initiative de réformes constitutionnelles. De même, le Président de la République, a rappelé le SG Kabuya, a exprimé la volonté de poursuivre le même combat pour doter les Congolais d’une Constitution qui leur convient.
« Le docteur Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, de regrettée mémoire, dans une interview devenue aujourd’hui virale sur les réseaux sociaux, avait pris l’engagement qu’une fois au pouvoir, l’UDPS proposerait au peuple congolais une autre constitution conforme à ses réalités de vie, et qui organiserait de manière plus efficace le fonctionnement des institutions de la République. De même, son Excellence, Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pendant la campagne électorale pour son premier mandat, avait promis au peuple de revoir certaines dispositions constitutionnelles pour renforcer la légitimité populaire de la personne appelée à exercer les fonctions présidentielles, en rétablissant le système des deux tours à l’élection présidentielle. La volonté de son Excellence, Monsieur le Président de la République, de voir la Constitution modifiée, se justifie à chaque cycle électoral lorsqu’on constate la corruption entourant l’élection des gouverneurs et sénateurs, ainsi que l’instabilité caractérisant le fonctionnement des institutions politiques provinciales, où les gouverneurs et les présidents des assemblées provinciales s’opposent et retardent le développement de ces provinces », a-t-il ajouté.
Ainsi, la question du changement de la constitution sera au cœur des discussions lors des travaux qui se termineront ce lundi 23 décembre à la permanence du parti dans la commune de Limete. Toutes les structures sont appelées à travailler selon leurs zones linguistiques afin de dégager des solutions à la question du changement de la constitution qui seront débattues au sein du parti et, soit soumises à la commission qui sera mise en place par le Président de la République sur cette question, soit présentées à l’assemblée nationale.
Main tendue du Secrétaire Général Augustin Kabuya aux frondeurs
Avant de conclure son discours, le secrétaire général et président ad intérim, l’honorable Augustin Kabuya Tshilumba, a abordé la question des troubles ayant secoué il y a quelques mois le parti au pouvoir, entraînant la démission de certains membres. À leur égard, le gestionnaire quotidien du parti présidentiel a lancé un appel à la raison en leur tendant une nouvelle fois la main pour qu’ils reviennent sur le droit chemin, au service du parti et pour aider au mieux le Chef de l’État, SEM Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Rémy Mbuyi