RDC : le procureur général Firmin Mvonde plaide pour une répression efficace de l’enrichissement illicite

Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a appelé, lors de sa mercuriale prononcée à l’occasion de la rentrée judiciaire du mercredi 15 octobre 2025, à des réformes profondes pour permettre une lutte plus efficace contre l’enrichissement illicite en République démocratique du Congo.
Dans son allocution, il a procédé à une analyse juridique détaillée de cette notion, relevant que l’enrichissement illicite n’est pas encore reconnu comme une infraction autonome dans le droit congolais. Actuellement, a-t-il expliqué, ce concept n’apparaît que comme un élément constitutif d’autres infractions, notamment la corruption ou le détournement des deniers publics.
« Il est temps d’initier une réforme du Code pénal afin que l’enrichissement illicite soit érigé en infraction distincte, clairement définie et punissable de manière indépendante », a plaidé Firmin Mvonde.
Le procureur général a également insisté sur la qualification des magistrats du parquet, estimant nécessaire de renforcer leurs compétences en matière d’enquêtes économiques et financières. Dans cette optique, il a soutenu la création d’un parquet national financier, à l’image de ceux existant dans plusieurs autres pays.
Par ailleurs, Firmin Mvonde a proposé que les sanctions applicables à l’enrichissement illicite soient alignées sur celles de la corruption et du détournement de fonds publics. Il a aussi plaidé pour le renversement de la charge de la preuve dans les procès liés à ce type d’infraction :
« Il reviendrait au prévenu de démontrer l’origine licite de ses biens ou de ses revenus », a-t-il souligné.
Cette prise de position du procureur général s’inscrit dans un contexte national marqué par des appels croissants à la transparence et à la reddition des comptes dans la gestion des affaires publiques.
Gracieux Bazege