Vatican : en silence, la Garde suisse incarne la fidélité dans l’attente du nouveau pape

Alors que le monde catholique se prépare à un conclave décisif, prévu ce mercredi 7 mai, une autre scène se joue dans l’ombre des murailles du Vatican : la prestation de serment des nouvelles recrues de la Garde suisse se tiendra cette année à huis clos. Un choix dicté par la vacance du Saint-Siège, mais surtout empreint d’une forte charge symbolique.

Traditionnellement ouverte au public et à la presse, la cérémonie se déroulera exceptionnellement sans faste ni audience. « Une commémoration privée aura lieu dans les murs fortifiés de la caserne de la Garde suisse, à l’abri des caméras et des foules », confie une source interne au Vatican. Une manière de préserver la solennité de ce moment dans un contexte de transition papale.

Dans la cour intérieure de la caserne, un hommage floral sera discrètement déposé au pied du monument aux morts de la Garde. « Le monument, témoignage en granit de siècles de loyaux services rendus à la papauté, n’est pas seulement un symbole de la mort, mais aussi un symbole de la continuité de l’engagement », souligne la même source. La pierre parle ici pour ceux qui veillent sans bruit.

Ce silence institutionnel contraste avec l’effervescence mondiale autour du conclave. Le Vatican a d’ailleurs confirmé la coupure totale des communications dans la chapelle Sixtine, signe d’une volonté farouche de préserver la confidentialité des délibérations cardinalices, dans un moment où chaque geste compte.

Privée de son éclat protocolaire, la prestation de serment prend cette année une dimension plus intime, recentrée sur les fondements mêmes de l’institution. « Elle se concentrera uniquement sur l’essence de leur mission indéfectible : fidélité, service et sacrifice », explique la source vaticane.

Dans l’attente du successeur de Pierre, la Garde suisse rappelle ainsi, sans un mot, que son engagement dépasse les circonstances. Une fidélité muette, mais éloquente, qui s’inscrit dans la tradition et se projette déjà vers l’avenir.

Siméon Tuendele