15 ans après, Koffi Olomidé ensorcelle Bruxelles et confirme son statut de légende

L'air de l'ING Arena ne respirait pas l'attente, mais la ferveur. Une attente qui avait couvé pendant seize longues années, un souffle collectif de nostalgie qui s'est libéré hier soir, ce 6 septembre 2025. Un océan d'âmes, serrées et vibrantes, se balançait déjà avant même que la première note ne résonne. Et puis, la lumière a fondu. Le silence a sculpté l'arène, avant que n'apparaisse la silhouette de l'artiste. Koffi Olomidé n'est pas entré en scène ; il a pris possession des lieux, avec l'aura d'une légende qui n'a rien à prouver, juste à offrir.
Il n'a pas seulement chanté, il a déroulé le fil d'une vie, 45 ans d'épopée musicale qui ont tissé le cœur de la rumba. À ses côtés, la voix de Cyndy le Cœur s'est entrelacée à la sienne, un duo d'une rare alchimie qui a sublimé chaque titre, de Fouta Djallon à Papa Mobimba. Leurs voix n'étaient pas deux, mais une seule, un souffle puissant qui a fait vibrer les murs de l'arène. Les musiciens, au diapason, ont donné vie à la rumba, faisant danser les corps et les âmes, dans une osmose parfaite. Chaque percussion scandait la passion, chaque coup de guitare était une caresse pour le cœur de la foule.
L'émotion, palpable et brute, a atteint son paroxysme lorsque les enfants de l'artiste, Manolo et Kenaya Olomidé, ont foulé la scène. L'arène s'est muée en une grande famille, unie par l'amour de la musique et l'admiration pour un père. Et puis, il y a eu l'hommage, un instant de pure grâce où le "Quadrakoraman" a fait une dédicace poignante à sa fille Didistone Naike. Des larmes d'émotion ont coulé sur les visages, des sourires se sont illuminés. C'était un rappel puissant que derrière le mythe se cache un homme, avec ses passions et ses amours.
La soirée a continué son crescendo avec l'arrivée de guests de marque comme Fabregas, Gally Garvey et Éric Tutsi. Leurs présences ont ajouté une nouvelle dimension au spectacle, offrant une célébration de la rumba dans toutes ses facettes. Mais c'est bien la prestance de Koffi Olomidé qui a tout emporté. Son énergie, sa voix et son aura intacte ont prouvé qu'il est une icône incontestable, un extraterrestre de la rumba. Le temps n'a aucune emprise sur le vrai génie.
À la fin de la nuit, les lumières de l'ING Arena se sont rallumées sur des visages transfigurés. Le public, sous le choc, a pu se dire qu'il avait assisté à un événement qui restera gravé dans les annales de la musique. Koffi Olomidé n'a pas seulement chanté, il a offert un fragment de son âme, une soirée de communion et de passion que Bruxelles n'est pas près d'oublier.
Guyvenant Misenge