Cameroun : Paul Biya incite la jeunesse
<p>Dans son discours lors de la célébration de 58ème édition de la fête de la jeunesse, le 10 février 2024, Paul Biya, président du Cameroun a encouragé les jeunes à demeurer dans leur pays en soulignant que le bonheur peut également être trouvé sur place. « Ne partez pas à l’étranger, le bonheur, c’est de […]</p>
Dans son discours lors de la célébration de 58ème édition de la fête de la jeunesse, le 10 février 2024, Paul Biya, président du Cameroun a encouragé les jeunes à demeurer dans leur pays en soulignant que le bonheur peut également être trouvé sur place.
« Ne partez pas à l’étranger, le bonheur, c’est de rester au Cameroun, d’ailleurs, il y a plein de gens qui viennent s’installer au Cameroun», a déclaré Paul Biya, Président du Cameroun.
Pour la défaite des lions indomptables à la CAN 2023, « l’Etat a beaucoup investi dans cette équipe et qu’il est en droit d’exiger une meilleure organisation et de meilleurs résultats», a t-il ajouté dans allocution.
À noter que depuis 31 ans, le président s’adresse à la jeunesse camerounaise chaque le 10 février.
Ci-dessous l'intégralité du message de Paul Biya à la jeunesse camerounaise à l'occasion de 58ème fête de la jeunesse:
« Mes chers jeunes compatriotes,J’éprouve toujours le même plaisir, la même émotion, en m’adressant à vous, comme il est de tradition, en cette veille de célébration de la fête de la jeunesse.
Cette occasion a toujours été pour moi, un moment important. Un moment privilégié. L’occasion idéale pour réfléchir avec vous, sur des questions qui sont au cœur de vos préoccupations et de vos aspirations.
Elles ont trait, comme chez tous les autres jeunes du monde, à votre éducation, à votre insertion sur le marché de l’emploi, à votre participation à la construction de notre pays, ou tout simplement à votre avenir.
Ces questions, je puis vous l’assurer, ont toujours été et continueront d’être au centre de mes priorités et, partant, de l’action gouvernementale.
Mes chers jeunes compatriotes,
Avant d’aborder ces questions structurelles, je voudrais évoquer deux sujets relatifs à l’actualité récente et qui je le sais, vous tiennent particulièrement à cœur.
Comme moi, vous avez été certainement déçus par l’élimination précoce de nos Lions Indomptables lors de la Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire.
Je vous félicite d’être restés dignes dans la défaite, comme vous l’avez été tant de fois par le passé, dans la victoire.
Je puis vous assurer que nous reprendrons le combat et que nous vaincrons encore. Après tout, comme vous le dites si bien, dans une formule dont vous seuls avez le secret, nous sommes Le Continent.
La victoire n’est toutefois pas le fait du hasard. Elle exige certes du talent, mais aussi du courage, de la discipline, de l’organisation et un travail acharné.
Voilà certainement le secret de notre compatriote Francis Ngannou, qui a émerveillé le monde entier lors de son premier combat de boxe anglaise.
Je sais l’importance que vous accordez au football. L’Etat, dans le contexte difficile qui est le nôtre, consent de lourds sacrifices financiers à cet égard. Il est donc en droit d’exiger une meilleure organisation et de meilleurs résultats.
Nous allons y veiller. Le Gouvernement et tout particulièrement le Ministère en charge des sports ont reçu des instructions claires sur le sujet.
Mes chers jeunes compatriotes,
Je sais que, comme vos parents, vous êtes préoccupés par la récente augmentation des prix des carburants à la pompe. Vous êtes également, sans doute inquiets, des répercussions qu’elle pourrait avoir sur vos conditions de vie.
Je tiens à vous assurer que les efforts nécessaires ont été faits, pour maintenir dans des proportions raisonnables ce réajustement. Afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages, j’ai également donné des instructions pour geler les prix du gaz domestique et du pétrole lampant.
Vous devez savoir que cette opération s’est avérée inévitable, en raison des contraintes budgétaires actuelles et de notre souci d’éviter les pénuries.
En dehors des différentes mesures d’accompagnement que j’ai décidées, des discussions constructives se poursuivent entre le Gouvernement et ses partenaires sociaux. Elles visent à préserver la viabilité des activités des secteurs concernés et les intérêts des usagers et des consommateurs.
Mes chers jeunes compatriotes,
Le secteur de l’éducation représente, depuis des années, la plus grande part du budget de l’Etat. C’est dire l’importance que les pouvoirs publics attachent à votre éducation.
Au fil des années, et à tous les niveaux de notre système éducatif, de nouvelles infrastructures sont construites, de nouveaux enseignants formés et déployés.
Les programmes sont régulièrement révisés, afin d’aller toujours plus loin dans la professionnalisation des enseignements. Notre objectif étant en effet, de parvenir à une meilleure adéquation formation-emploi.
J’ai instruit le Gouvernement à cet égard, de mettre en place un mécanisme compétitif de développement des compétences.
C’est le sens du Projet d’Appui au Développement des Enseignements Secondaires et des Compétences pour la Croissance et l’Emploi.
Il permet de financer la formation initiale et continue des travailleurs. Il vise également à renforcer les capacités des acteurs de l’économie sociale et du secteur informel où se concentrent de nombreux jeunes.
J’ai également prescrit la réduction des frais de scolarité dans les Centres de Formation Professionnelle d’Excellence. Ces frais sont passés de 500 mille FCFA à 50 mille FCFA, dans l’optique de permettre au plus grand nombre de jeunes d’accéder à une formation de qualité.
Outre l’entrée en service du tout nouveau Centre National de Formation des Formateurs et de Développement des Programmes, il me plaît de noter celle des Centres d’Information et d’Orientation Professionnelles à Maroua, Ngaoundéré, Yaoundé, Douala, Bamenda et Bafoussam. Désormais, les jeunes en quête d’emploi pourront y être édifiés sur les opportunités diverses qu’offre le marché du travail.
Mes chers jeunes compatriotes,
En plus du recrutement chaque année d’un nombre significatif de jeunes dans la Fonction publique, l’Etat multiplie les initiatives visant à stimuler la création d’emplois dans le secteur privé et à encourager l’auto-emploi.
Je ne le dirai jamais assez. L’auto-emploi constitue l’une des meilleures voies d’insertion socioprofessionnelle, face à l’impossibilité pour l’Etat et le secteur privé, d’absorber le volume, sans cesse croissant, de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi.
Le Plan Triennal Spécial Jeunes, lancé en 2016, s’inscrit dans cette logique. Il a déjà permis de financer des milliers de projets en faveur des jeunes.
Dans la même lancée, le Programme de Promotion de l’Entreprenariat a contribué à la création de plus de 12 mille nouvelles entreprises en 2023. Celles-ci ont généré près de 22 mille emplois directs.
Ces progrès sont certes encourageants. Mais, j’en suis bien conscient, ils demeurent insuffisants par rapport au nombre de jeunes qui sont en quête d’emploi.
C’est pourquoi je vous invite à saisir les opportunités qu’offre la mise en œuvre du Plan Triennal Intégré d’Import-Substitution 2024-2026, pour vous engager dans des activités de production. Elles vous permettront, non seulement de vous rendre utiles à votre pays, mais aussi de trouver les moyens de subvenir à vos besoins.
Mes chers jeunes compatriotes,
Je voudrais saisir la présente occasion pour saluer l’action des différents organes mis en place pour faciliter l’insertion sociale des jeunes.
Tel est le cas du Conseil National de la Jeunesse, qui compte à ce jour 14 mille organisations de jeunes et structures déconcentrées.
Tel est également le cas des Conseils Municipaux et des Conseils Régionaux des jeunes. Ils ont permis d’engager volontairement près de huit mille jeunes dans l’apprentissage de la gestion des affaires publiques et des chantiers de développement de leurs communautés de base.
Mes chers jeunes compatriotes,
Répondre aux préoccupations de la jeunesse a toujours été au cœur de mon engagement politique. Sous ma direction, le Gouvernement s’y emploie avec constance et détermination.
Je tiens toutefois à dire, que notre jeunesse ne saurait tirer pleinement avantage des opportunités qui lui sont offertes, si elle ne s’approprie pas pleinement les valeurs civiques et morales qui sont le socle de la vie en société.
Le goût de l’effort, l’intégrité, le patriotisme, la tolérance, le civisme, le respect des lois et du bien public en font partie.
Nous sommes tous aujourd’hui témoins de la détérioration progressive de ces valeurs dans notre société et, malheureusement, aussi parmi les jeunes.
La dépravation des mœurs, les comportements inciviques et déviants, la violence, l’indiscipline, la consommation de l’alcool et des stupéfiants, l’intolérance, progressent dans notre société. Le milieu scolaire n’y échappe pas. Les réseaux sociaux, qui sont désormais le terrain d’expression favori des jeunes, sont dévoyés et deviennent le théâtre de toutes sortes d’extrémismes.
Je vous exhorte une fois de plus à une véritable prise de conscience en la matière. J’en appelle également aux parents et plus généralement à tous les éducateurs, pour qu’ils assument pleinement leurs responsabilités.
Malgré l’évolution inexorable des mentalités et des comportements, ils ne doivent pas baisser les bras et doivent continuer à éduquer et à encadrer notre jeunesse. Ils doivent continuer à inculquer à nos jeunes les valeurs nécessaires à un cheminement fructueux à travers les épreuves de la vie.
Mes chers jeunes compatriotes,
La volonté croissante d’une frange de notre jeunesse, d’émigrer vers d’autres cieux, est de plus en plus préoccupante. Surtout lorsqu’elle tourne à l’obsession et concerne même des personnes qui ont réussi localement leur insertion sociale.
Certes, notre pays, comme bien d’autres dans le monde, connaît une conjoncture difficile. Cependant, la solution n’est pas toujours de s’en aller.
Partir, oui, mais pas à n’importe quel prix. De plus, sachez que pendant que vous aspirez à partir, de nombreux étrangers essaient de s’installer au Cameroun, confirmant en cela qu’il s’agit d’une terre accueillante et d’un pays d’opportunités.
En le disant, je ne perds pas de vue les aspirations légitimes qui sont les vôtres. Ni les inquiétudes qui sont celles de tous les jeunes de votre génération, où qu’ils soient.
Il est toutefois de mon devoir de vous rappeler, année après année, de faire attention aux mirages et aux dangers de l’émigration à tout prix.
Ne perdez surtout pas de vue, mes chers jeunes compatriotes, que vous êtes le présent et l’avenir du Cameroun. Vous avez la noble responsabilité de poursuivre, avec foi et détermination, l’œuvre exaltante de construction de cette nation forte et prospère. Vous savez que vous pouvez compter sur moi. En tout temps.
Je sais aussi pouvoir compter sur vous. Vous l’avez prouvé par le passé. Vous le prouvez dans le présent. Et je sais que vous le prouverez dans le futur.
Grâce à votre vitalité, votre ingéniosité et votre maturité, vous pouvez contribuer efficacement à la construction de cet avenir radieux auquel aspire notre pays.
Bonne Fête de la Jeunesse à toutes et à tous.
Je vous remercie ».