RDC-Rwanda : Une réunion décisive à Luanda pour apaiser les tensions dans l’Est
Les ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et de l’Angola se réunissent ce lundi dans la capitale angolaise. Objectif : valider une nouvelle version d’un plan harmonisé pour mettre fin aux tensions dans l’est de la RDC. Cette rencontre marque une étape clé dans la médiation menée par l’Angola sous l’égide de l’Union africaine.
Un plan revisité pour surmonter les désaccords
Le plan présenté à cette occasion constitue la deuxième mouture d’un document initialement proposé en septembre dernier, mais rejeté par la RDC. Thérèse Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, avait alors exprimé des réserves sur le calendrier et la synchronisation des actions envisagées. Après des révisions approfondies par des experts en octobre, le texte s’articule autour de deux axes principaux :
1. La neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hutu actif depuis des décennies dans l’est de la RDC.
2. Le retrait des troupes rwandaises, régulièrement dénoncées par Kinshasa comme occupant illégalement son territoire, une accusation que Kigali continue de réfuter.
Cependant, la séquence des actions reste un point de discorde majeur. La RDC exige en priorité le retrait des forces rwandaises, condition sine qua non pour rétablir la paix, tandis que le Rwanda insiste sur la neutralisation préalable des FDLR, qu’il considère comme une menace directe à sa sécurité.
Un mécanisme de vérification renforcé
Face à cette impasse, le Mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R), mis en place début novembre, apporte un cadre pour analyser et vérifier les accusations mutuelles entre les deux pays. Ce dispositif représente une avancée, bien qu’insuffisante pour régler les divergences profondes entre Kinshasa et Kigali.
Le soutien de la Monusco
En parallèle, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) s’implique davantage dans le processus. Dimanche 24 novembre, un protocole d’accord a été signé avec le ministre angolais des Affaires étrangères. Ce partenariat vise à renforcer l’appui logistique et technique pour faciliter les efforts de pacification. Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a appelé les parties prenantes à faire preuve de bonne foi et de pragmatisme lors des discussions.
Une paix encore incertaine
Les observateurs internationaux attendent de cette rencontre un consensus permettant de lancer des actions concrètes. Toutefois, la méfiance mutuelle entre Kinshasa et Kigali continue de peser lourdement sur les négociations.
Pour l’heure, la réunion de Luanda se présente comme un test de volonté politique pour les parties impliquées. Reste à savoir si cette tentative aboutira à des avancées tangibles ou si elle rejoindra la longue liste des initiatives infructueuses pour stabiliser l’Est de la RDC.
Gracieux Bazege depuis Goma