Coopération militaire russo-congolais : « L'heure de la suprématie américaine ou occidentale est révolue»(Felly Pamphile Kongawi)

<p>Le rapprochement de Kinshasa avec le Kremlin dans le cadre essentiellement de la coopération militaire ne cesse de susciter des débats dans différents cercles politiques. Plusieurs analyses émergent, couvrant presque tous les aspects possibles. Lors d'une interview accordée ce 8 mars à la rédaction de New Narratif RDC, le leader d'opinion Felly Pamphile Kongawi a [&hellip;]</p>

9 2024 - 09:19
9 2024 - 09:30
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Coopération militaire russo-congolais : « L'heure de la suprématie américaine ou occidentale est révolue»(Felly Pamphile Kongawi)

Le rapprochement de Kinshasa avec le Kremlin dans le cadre essentiellement de la coopération militaire ne cesse de susciter des débats dans différents cercles politiques. Plusieurs analyses émergent, couvrant presque tous les aspects possibles. Lors d'une interview accordée ce 8 mars à la rédaction de New Narratif RDC, le leader d'opinion Felly Pamphile Kongawi a exprimé sa crainte que cette collaboration puisse nuire à d'autres coopérations existantes, notamment avec les Occidentaux.

« Ce rapprochement risque de compromettre les relations entre la RDC et ses partenaires occidentaux, car dans le contexte mondial actuel, l'Occident semble considérer comme ennemi tout État coopérant avec la Russie. Cependant, cela ne devrait pas nous empêcher de coopérer avec la Russie si nous jugeons son apport nécessaire», a souligné Felly Pamphile Kongawi.

L'annonce de cette collaboration a été faite par l'agence russe d'information ‘’TASS’’, relayée à travers le monde. Felly Pamphile Kongawi a suivi cette décision du gouvernement russe relative à la coopération militaire entre la République démocratique du Congo et la Russie, stupéfait de la décision du gouvernement congolais, surtout après les accusations graves portées contre le Kremlin.

« La première question qui m'est venue en tête était de comprendre comment Monsieur, Tshisekedi s'est permis de conclure un accord de coopération militaire avec un Etat qui lui est “hostile” en croire aux accusations gravissimes faites contre la Russie par le vice-premier Ministre, ministre de la défense Jean-Pierre Bemba lors de la campagne électorale de décembre dernier lesquelles accusations confirmées par le président de la CENI, Monsieur Kadima », s’est-il étonné.
Pour ce congolais, le président Tshisekedi et son gouvernement font preuve d'une légèreté et incompétence absolues dans leur prise de décision soit Monsieur Bemba et Kadima avaient sans scrupule menti le peuple et qu'il n'y aurait jamais eu attaque russe contre la CENI.

«L'heure de la suprématie américaine et occidentale est révolue, et les Congolais doivent défendre leur pays», a-t-il constaté, en ajoutant que la coopération avec la Russie peut être bénéfique si elle est basée sur le respect mutuel.

Pamphile Kongawi a insisté sur le fait que les congolais doivent être les acteurs principaux de la défense de leur pays.
«Si cet accord est conclu dans un esprit de respect mutuel et non du paternalisme, je dirai tant mieux», a-t-il souhaité.
Selon Pamphile Kongawi, la RDC doit traiter avec tout Etat qui peut apporter son expertise dans la recherche de solutions aux profits du peuple congolais et du Congo et si la Russie peut en faire partie, son apport est la bienvenue.
«L'heure de la suprématie américaine ou occidentale est révolue.
Cependant, nous devons comprendre que ni la Russie encore moins les américains viendront combattre à notre place.
Seuls les congolaises et congolais défendront leur pays », a renchéri Felly Pamphile Kongawi, Leader d’opinion.

Felly Pamphile Kongawi a mis en avant les défis internes de la RDC, soulignant que la cohésion nationale, le leadership, le tribalisme, l'injustice sociale, l'impunité et la corruption constituent des obstacles à la paix et au développement du pays. Il a rappelé que la solution aux problèmes actuels réside en grande partie dans des réformes internes et non uniquement dans des accords internationaux.
« Les congolais ne doivent pas espérer une quelconque libération de leur territoires aujourd'hui occupés par le Rwanda via le M23 pour la simple raison, comme j'ai dit précédemment, le vrai problème c'est d'abord en interne. Si en interne le peuple sera toujours autant divisé, cette coopération n'apportera pas de fruits escomptés car le vrai problème c'est d'abord en interne.
Le manque de cohésion nationale, le manque de leadership, le tribalisme, l'injustice sociale, l'impunité ainsi que la corruption qui caractérise le pouvoir Tshisekedi constituent le frein à toute solution de paix et du développement de notre pays», a-t-il poursuivi.
S’agissant des localités sous occupation, il a souligné que les congolais ne doivent pas espérer une quelconque libération de leurs territoires aujourd’hui occupés par le Rwanda via le M23 pour la simple raison que le vrai problème est d’abord interne.
L'épopée historique de la République démocratique du Congo témoigne de relations étroites avec les pays occidentaux, tant sur le plan économique, diplomatique que sécuritaire. Le rapprochement actuel avec la Russie ne saurait conforter ces nations occidentales, surtout dans un contexte international tendu marqué par le conflit russo-ukrainien et les tensions entre Israël et la Palestine.

La crise économique qui sévit en République Démocratique du Congo est extrêmement préoccupante. Depuis des années, la population est plongée dans une pauvreté profonde, exacerbée par une inflation galopante. Le cours du dollar américain ne cesse de s'envoler, rendant les produits de première nécessité inabordablement coûteux. Sur les marchés, le prix du pain augmente tandis que son poids diminue, le tout sous le regard désarmé des autorités du pays.
Alors que les dirigeants bénéficient de salaires conséquents, les rapports des organisations civiles révèlent qu'un député congolais pourrait percevoir jusqu'à 21 000 dollars américains mensuellement. En contraste, un enseignant gagne à peine 170 000 francs congolais, équivalant à 61 dollars selon le taux de change actuel. Cette disparité salariale est d'autant plus choquante que l'UDPS, aujourd'hui au pouvoir, avait promis de placer « le peuple d'abord » lorsqu'elle était dans l'opposition.

Depuis que le président Félix Antoine Tshisekedi a pris les rênes du pays en 2019, les espoirs suscités par ses premiers jours au pouvoir se sont rapidement dissipés.

Felly Pamphile Kongawi a exprimé sa déception, estimant que le président Tshisekedi manque de la vision nécessaire pour transformer la nation. Il critique également l'UDPS pour son absence de programme politique clair et applicable.

La situation actuelle semble justifier ces critiques. Lors d'une conférence de presse sur l'inflation, le président Tshisekedi a blâmé les citoyens pour leur préférence du dollar américain sur le franc congolais, évitant ainsi de reconnaître ses propres échecs. Selon Kongawi, «nous sommes confrontés à un dirigeant qui ne propose aucune solution aux problèmes cruciaux et qui, au lieu d'assumer ses responsabilités, rejette la faute sur les autres,», a-t-il déclaré.

Il sied de préciser que le vice-premier Ministre, Ministre en charge de la Défense nationale, Jean -Pierre Bemba n'a jamais accusé les officiels russes de pouvoir pirater le serveur de la CENI au profit d'un opposant. Il avait plutôt parlé d'une Organisation russe, ce qui n'a rien à avoir avec l'état fédéral russe.

Guyvenant Misenge