Crise sécuritaire en RDC : Paris mise sur les religieux congolais pour éteindre l'incendie à l'Est
Face à l'enlisement des initiatives politiques et diplomatiques, la France place son espoir dans la société civile congolaise, notamment les églises, pour dénouer la crise multidimensionnelle qui embrase la région des Grands Lacs, a déclaré son représentant devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
La salle du Conseil de Sécurité des Nations Unies, réunie ce 16 avril à New York pour débattre de la crise persistante dans la région des Grands Lacs, a été le théâtre d'une prise de position significative. Alors que les efforts diplomatiques menés par l'Union Africaine avec la récente désignation d'un nouveau médiateur pour relancer les processus de Luanda et Nairobi peinent à porter leurs fruits, et que le dialogue direct entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23 à Doha semble au point mort, la France a clairement affiché son soutien à une autre voie : celle des initiatives de paix émanant de la société civile congolaise.
« Les initiatives de dialogue portées par la société civile nous semblent primordiales, à l’instar de celles portées par la Conférence épiscopale nationale du Congo et l’Église du Christ au Congo, pour un pacte social, pour la paix en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs », a affirmé avec conviction le représentant de la France devant le Conseil. Cette déclaration intervient dans un contexte de blocage des négociations à Doha, où gouvernement et rebelles restent inflexibles sur leurs conditions préalables respectives, jetant une ombre sur les perspectives d'une résolution rapide du conflit.
Le soutien appuyé de la France aux démarches de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l'Église du Christ au Congo (ECC) met en lumière la reconnaissance du rôle crucial que peuvent jouer les acteurs religieux dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale au sein de la RDC.
Ces institutions jouissent d'une influence et d'une crédibilité importantes auprès de la population, et leur engagement en faveur d'un pacte social pourrait offrir une alternative aux impasses politiques actuelles.
Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude l'évolution de la situation dans l'est de la RDC, tiraillée entre les efforts diplomatiques laborieux et la persistance des violences, le soutien d'une puissance comme la France aux initiatives de la société civile religieuse pourrait insuffler un nouvel élan dans la quête d'une solution durable à cette crise multidimensionnelle.
Reste à voir si cette approche novatrice parviendra à débloquer une situation qui semble, pour l'heure, dangereusement enlisée.
Guy Mafuta
