Démolitions imminentes à Ngaliema sur lit du Fleuve Congo : Le Gouvernement évalue les possibilités avant de passer à l'acte

Une visite d'évaluation cruciale a eu lieu ce mardi à la baie de Ngaliema et à la Cité du Fleuve, menée par une délégation gouvernementale de haut niveau.
Le vice-premier ministre, ministre de l'Intérieur Jacquemain Shabani, la ministre d'État, ministre des Affaires Foncières Acacia Bandubola Mbongo, et le ministre de l'Urbanisme et Habitat Crispin Mbadu étaient sur le terrain pour constater de visu l'ampleur des constructions anarchiques et l'empiétement sur le domaine public, en prélude à des opérations de démolition massives.
La situation la plus alarmante a été découverte à l'usine de captage et de traitement d'eau. Un mur de soutènement en béton armé, érigé par un officier général des FARDC, obstrue directement le lit du fleuve Congo, entravant gravement la capacité de la REGIDESO à capter correctement l'eau. Ce mur, véritable digue illégale, empêche également l'évacuation des eaux de la rivière Gombe, soulevant de sérieuses préoccupations environnementales et sanitaires.
Au-delà de cette intrusion flagrante, les membres du gouvernement, dont la Première Ministre Judith Suminwa, ont également procédé à une évaluation minutieuse de la délimitation du lit du fleuve Congo à la baie de Ngaliema. Cette étape est essentielle avant que l'Hôtel de Ville de Kinshasa ne lance ses opérations de démolition, visant à restaurer l'intégrité du domaine fluvial.
La tournée s'est poursuivie à la Cité du Fleuve, où le constat n'était guère plus rassurant. De nombreuses constructions y sont érigées sans aucune autorisation de bâtir, défiant les règles d'urbanisme. Pire encore, à quelques encablures, des individus, y compris des citoyens chinois et congolais, se livrent à des remblaiements massifs pour créer de nouveaux espaces constructibles, dans une indifférence totale aux régulations en vigueur.
Face à ces pratiques illégales qui menacent l'environnement, l'urbanisme et l'accès aux ressources vitales, les membres du gouvernement ont annoncé une prochaine séance de travail avec les personnes impliquées dans ces remblaiements et constructions illégales. Cette rencontre aura pour objectif de trouver des solutions, ou à défaut, de justifier les actions coercitives à venir.
La détermination du gouvernement à assainir le secteur foncier et urbain semble claire.
Ces visites de terrain marquent une étape décisive dans la lutte contre l'anarchie des constructions à Kinshasa, et laissent présager des actions fortes pour la restauration de l'ordre public et le respect des normes foncières et environnementales.
Gracieux Bazege