Insécurité au Nord-Kivu : Le député national Crispin Mbindule prône la guerre pour mettre fin aux conflits
L'insécurité persistante dans l'Est de la République Démocratique du Congo, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, continue de susciter de vives inquiétudes. Les agressions rwandaises, sous couvert de leurs supplétifs M23, AFC et autres groupes terroristes, exacerbent la situation. En séjour à Kisangani, dans la province de la Tshopo, le député national Crispin Mbindule Mitono a, ce 24 janvier exprimé ses préoccupations quant à la situation sécuritaire dans ces régions.
L'élu de Butembo a réaffirmé sa confiance en la capacité des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à mettre fin à l'agression rwandaise. « Nous allons mettre fin à cette guerre. Je connais la capacité actuelle de notre armée. Pour finir la guerre, il faut faire la guerre. Il y a des avancées et des reculs, mais nous allons finir cette guerre. Nanga, qui est déjà condamné à mort, sera fusillé publiquement », a-t-il déclaré avec détermination.
Mbindule a également salué le Président Félix Tshisekedi, le qualifiant de héros. « J'ai connu Mobutu, le régime de Mzée Kabila et celui de Joseph Kabila. Je n’ai jamais vu un président qui a clairement désigné Kagame comme l'ennemi numéro un des Congolais. Je soutiens la position du président de la République : nous ne devons pas négocier avec les rebelles. Pour finir cette guerre, il faut la force, jamais il ne faut négocier avec le Rwanda ; il faut résoudre cette question par la force », a-t-il ajouté.
Profitant de l'occasion, le député national a interpellé la conscience des fils et filles de la grande Orientale, les exhortant à ne pas céder au chantage du chef rebelle Corneille Nangaa. « Nous avons des informations selon lesquelles Nanga tente de manipuler certains leaders de la grande Orientale. Méfiez-vous de lui, c'est un fils égaré utilisé par le Rwanda et nous devons le traiter comme tel. Il est au service du Rwanda, il ne faut pas que les filles et les fils de la grande Orientale cèdent à ses sollicitations. Nous allons nous battre et nous allons gagner cette guerre », a-t-il conclu.
Il est important de rappeler que depuis 2021, l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est ravagé par une guerre persistante exacerbée par l’agression du groupe terroriste M23 soutenu par le Kigali. Les conséquences de ce conflit sont dévastatrices, touchant tous les aspects de la vie dans cette région.
L’un des impacts les plus visibles est le déplacement massif de populations ? plus de 7 millions de personnes ont été forcées de quitter leurs foyers pour échapper aux violences. Rien qu’en janvier 2025, environ 250 000 personnes ont été déplacées en raison de l’intensification des combats, portant le total 400 000 depuis le début de l’année.
Les sites de déplacement, tels que Saké et Minova, n’ont pas épargné, avec plusieurs attaques sur ces zones supposées sécurisées. La ville de Goma, point de refuge pour nombreux déplacés, abrite désormais une population estimée à 2 millions d’habitants, exacerbant les conditions de vie déjà précaires.
Le bilan humain est tout aussi sombre. Depuis le début des affrontements en 2021, des centaines de civils ont perdu la vie, souvent dans des attaques brutales. Par exemple, entre janvier et juillet 2024, au moins 100 personnes ont été tuées dans plus de 150 attaques aux armes explosives. Les violences sexuelles restent également un fléau, avec de nombreux cas de viols signalés, perpétrés par les groupes terroristes.
Outre les pertes humaines, les exactions des groupes terroristes, y compris le M23, sont multiples : meurtres, enlèvements, pillages…
Rémy Mbuyi