Ituri : Double tragédie à Mambasa, des militaires soupçonnés d'assassinats

La ville de Mambasa, en Ituri, a été le théâtre d’une double tragédie meurtrière dans la nuit du 2 au 3 octobre 2025, impliquant des membres présumés des forces armées. Un premier incident s'est déroulé au Quartier Dar Salam, où un jeune homme, identifié comme Gabriel Tuishi Le Parde, a été froidement assassiné, criblé de neuf balles à la poitrine vers 23h locales.
L'auteur présumé de cet acte est un militaire, un Adjudant nommé Eric, qui est actuellement en fuite. Ce cas d'assassinat en pleine ville par un militaire présumé suscite une vive inquiétude au sein de la population.
Simultanément, un second drame d'une extrême violence s'est produit au Quartier Madidi : un militaire de la 31e brigade a tiré plusieurs coups de feu sur sa propre femme enceinte, la tuant sur le coup. Les balles ont également atteint l'enfant de la victime, âgé d'environ trois ans.
Gravement blessé, l'enfant a été évacué vers l'hôpital général de Mambasa, où il se trouve actuellement entre la vie et la mort pour recevoir des soins appropriés. Cette série d'actes criminels met en lumière la précarité sécuritaire et l'urgence d'une intervention des autorités.
Face à ces assassinats en série, la Coordination de la Société Civile pour la Défense des Droits de l’Homme (CRDH) de Mambasa a fermement condamné ces actes.
Me John Vuleveryo Musombolwa, Défenseur des Droits Humains, a exigé des autorités l’ouverture d’une enquête immédiate et sérieuse afin que les auteurs de ces crimes soient sévèrement punis. Il a souligné que cette succession de tueries de civils par des militaires entame la confiance de la population envers certains éléments des forces de sécurité, pour lesquels il suggère un « bon recyclage ».
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, déjà précaire en raison des activités des groupes armés comme le M23-AFC et les ADF-MTM, se voit ainsi alourdie par des cas de banditisme et de violence perpétrés par des acteurs supposés assurer la protection.
Juvenal Bulemo