La RDC sous le joug de l'arbitraire ? L'opposition dénonce des «perquisitions illégales» visant Moïse Katumbi
Le parti politique Ensemble pour la République a lancé un cri d'alarme retentissant ce lundi à Kinshasa, dénonçant ce qu'il qualifie de « perquisitions arbitraires » et de « cas d’abus de pouvoir » dont serait victime son président national, Moïse Katumbi. Par la voix de son secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge, la formation politique a vivement critiqué les agissements des services de sécurité, qu'elle accuse de harcèlement ciblé et de violations flagrantes de la Constitution.
L'incident le plus récent, rapporté par M. Bolengetenge, s'est déroulé le samedi 17 mai dans le village natal de Moïse Katumbi, Kashobwe, situé dans le territoire de Kasenga (Haut-Katanga). Des agents des services de sécurité se seraient déployés dans les propriétés privées de l'opposant, menant une nouvelle perquisition sans présenter le moindre mandat. Cette absence de document légal, insiste le parti, constitue une violation caractérisée de la Constitution de la République Démocratique du Congo.
« Cette fois-ci, ils se sont intéressés particulièrement à son bateau soupçonné d’avoir navigué en direction de Mulonde, à une centaine de kilomètres de là », a précisé Dieudonné Bolengetenge.
Une allégation que le secrétaire général d'Ensemble pour la République réfute catégoriquement : « Dans les faits, le bateau n’a pas fait le déplacement dans cette direction. Et s’il avait effectué ce trajet, où serait l’infraction présumée ou la preuve d’un acte délictueux ? » La question, rhétorique, souligne la perception d'une accusation infondée, voire fabriquée de toutes pièces.
Pour Dieudonné Bolengetenge, ces agissements ne sont pas des incidents isolés, mais s'inscrivent dans une série de « cas d’abus de pouvoir et tant d’autres actes de barbarie » qui ciblent non seulement Moïse Katumbi, mais également d'autres figures de l'opposition congolaise. Ces pratiques, selon lui, loin d'élever la RDC sur la scène nationale et internationale, « témoignent de la décadence de ce régime, qui expose de paisibles citoyens à l’arbitraire ».
Le secrétaire général d'Ensemble pour la République n'a pas mâché ses mots en interpellant directement le régime du Président Félix TshiTshiseked.
Le parti accuse le pouvoir en place de délaisser les fondamentaux de la gouvernance pour se complaire dans des tactiques de diversion. « Le régime au pouvoir ne s’investit que dans l’indexation de boucs-émissaires et la création des conflits pour détourner l’attention du peuple de tous ces scandales de détournement de deniers publics, de corruption et de gabegie financière dans la gestion de la République », a-t-il affirmé avec véhémence.
Cette déclaration s'inscrit dans un contexte politique tendu en RDC, où les relations entre le pouvoir et l'opposition sont marquées par une méfiance grandissante. Les allégations de persécutions politiques et de violations des droits fondamentaux sont régulièrement soulevées par les voix dissonantes du pays.
La dénonciation de ces perquisitions "sans mandat" contre une figure de l'envergure de Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga et poids lourd de l'opposition, risque d'attiser davantage les tensions et de relancer le débat sur l'état de droit et les libertés individuelles en République Démocratique du Congo.
Le parti Ensemble pour la République appelle donc à une cessation immédiate de ces pratiques qu'il juge attentatoires à la démocratie et à la cohésion nationale, exhortant le gouvernement à se concentrer sur les véritables défis du pays, notamment la paix, la réconciliation et la reconstruction. L'affaire du "bateau" de Kashobwe pourrait bien devenir un nouveau symbole des frictions politiques qui secouent la RDC.
Gracieux Bazege
