Lubero : Les structures sanitaires suspendent leurs activités suite aux attaques des ADF-MTM

Les structures sanitaires de la zone de santé de Biena, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), ont annoncé la suspension de leurs activités pour une durée de 48 heures. Cette décision radicale fait suite à une nouvelle incursion meurtrière attribuée aux rebelles des ADF-MTM dans la nuit de vendredi à samedi, au cours de laquelle près de trente civils ont été massacrés à Biambwe. Au-delà des pertes humaines, l'attaque a ciblé et incendié un centre de santé, entraînant la mort de plusieurs patients qui y étaient internés, et a détruit une vingtaine d'habitations.

L'intersyndicale des agents de santé justifie cette mesure par l'absence de garanties sécuritaires suffisantes. Elle dénonce la multiplication des attaques visant non seulement les villages, mais également les infrastructures médicales, dont les équipements sont pillés ou brûlés. Dans un document adressé aux autorités, l'intersyndicale exige des mesures concrètes pour assurer la protection du personnel soignant, des patients et des installations. Une prolongation de la suspension des services pourrait être envisagée si une réponse sécuritaire appropriée n'est pas apportée rapidement.

Ces violences, qui touchent désormais un territoire de Lubero jadis relativement épargné, suscitent une vive consternation au sein de la société civile locale. Les observateurs rappellent que l'intensification des incursions des ADF-MTM a déjà poussé de nombreuses familles à fuir vers Butembo, transformant cette région en un nouveau foyer de l'insécurité. La dernière attaque, survenue samedi, a confirmé un bilan provisoire de plus de 27 morts et de nombreuses habitations incendiées.

Juvenal Bulemo