Lubumbashi lance une offensive contre l’informel automobile : la rue n’est plus un garage

Lubumbashi, la capitale du Haut-Katanga, amorce un tournant décisif dans la gestion de son espace public. Fini les files interminables de véhicules exposés à la vente sur les trottoirs et les grands axes : la mairie vient de frapper fort en interdisant toute vente de voitures en dehors des zones autorisées. Une décision qui marque une volonté claire de reprendre le contrôle de l’urbanisme face à l’anarchie commerciale.
Cette mesure, annoncée le mercredi 21 mai 2025 par le maire ad intérim Patrick Kafwimbi, répond à une plainte récurrente des habitants. Depuis plusieurs mois, les piétons et automobilistes dénonçaient l’occupation sauvage des trottoirs, notamment sur des avenues emblématiques comme Lumumba et Kamanyola, transformées en showrooms à ciel ouvert. Pour les autorités, il est temps d’y mettre un terme.
Derrière cette interdiction se dessine une stratégie plus large : redonner à Lubumbashi une image de ville moderne, ordonnée et tournée vers le développement durable. La mairie veut réorganiser le commerce urbain et renforcer la traçabilité des transactions dans le secteur automobile, souvent gangrené par l’informel.
Mais sur le terrain, la grogne monte chez les vendeurs de véhicules. Certains dénoncent une décision précipitée et inadaptée à la réalité économique. « Les zones désignées sont trop reculées. Si on n’a plus de visibilité, comment va-t-on vendre ? », s’inquiète un commerçant installé depuis des années dans le quartier Kenya. Beaucoup redoutent une baisse brutale de leurs revenus.
La municipalité, elle, reste ferme. Les services urbains ont été instruits pour mener des contrôles rigoureux. Des descentes inopinées sont prévues afin de faire respecter la nouvelle réglementation. Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères : amendes salées, voire saisie de véhicules.
ST