Criminalité à Kolwezi : les autorités misent sur la dissuasion publique pour reprendre le contrôle

Face à la montée inquiétante de la criminalité dans plusieurs quartiers de Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, le gouvernement provincial adopte une stratégie plus offensive. Désormais, la lutte contre l’insécurité ne se limite plus aux patrouilles nocturnes ou aux arrestations discrètes. Les autorités veulent frapper fort, et surtout, frapper les esprits.

Ce Mercredi 21 mai 2025, une mise en scène inhabituelle s’est tenue dans la ville : douze individus, présumés membres de gangs armés, ont été publiquement présentés à la presse, aux côtés de trois mineurs impliqués dans une affaire d’homicide. Une démonstration de force voulue par le ministre provincial de l’Intérieur, Roy Kaumba Mayonde Philippe, qui entend ainsi rassurer la population et signifier la fin de la tolérance envers les foyers de violence.

Parmi les dossiers les plus marquants figure celui de ces trois adolescents, au cœur d’une affaire tragique survenue dans le quartier Musonoï. Selon les premiers éléments de l’enquête, un jeune aurait trouvé la mort après avoir consommé de l’alcool artisanal. Ce drame met en lumière un fléau silencieux : la banalisation de la vente de boissons fortement alcoolisées aux mineurs, souvent dans des conditions sanitaires douteuses.

Le ministre Kaumba s’est voulu prudent dans ses propos, rappelant que ces jeunes seront entendus par un juge pour enfants afin d’établir clairement leur degré de responsabilité. Il a souligné l’importance d’une approche équilibrée entre justice et encadrement éducatif, surtout dans un contexte où de nombreux adolescents sombrent dans la délinquance faute d’alternatives viables.

Derrière cette opération de communication sécuritaire, c’est une véritable stratégie de dissuasion qui se dessine. Le gouvernement provincial entend marquer une rupture avec l’impunité perçue ces dernières années et montrer que désormais, les actes criminels auront des conséquences visibles. Cette méthode, bien que critiquée par certains défenseurs des droits humains, reçoit un écho favorable auprès d’une partie de la population excédée par l’insécurité ambiante.

ST