RDC : « Comment voulez-vous parler de persécutions ? », Muyaya répond à Kabila sur l'arrestation des officiers

La tension politique monte en République démocratique du Congo. L'ancien président Joseph Kabila accuse le régime de Félix Tshisekedi de « persécuter » des officiers de l'armée et de la police. En réponse, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a vivement réagi, interrogeant la pertinence de ces accusations dans le contexte des efforts de réforme et de reddition de comptes au sein des forces armées.
Le mardi 2 septembre, Joseph Kabila a exprimé ses préoccupations dans une réaction adressée à la presse. L'ancien Chef de l'État, autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC), a qualifié la détention d'officiers de symptôme d'une « crise plus profonde de leadership, de justice et d’orientation nationale ». Cette déclaration intervient alors que des rapports font état de l'arrestation de plusieurs officiers supérieurs des FARDC, bien que l'armée n'ait pas encore publié de noms officiels.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a répondu à ces accusations lors d'un briefing de presse. Il a fermement nié toute persécution, affirmant que les actions en cours visent à instaurer la justice et la transparence au sein de l'armée. « Comment voulez-vous parler de persécutions lorsqu'on pense que la justice fonctionne ? », a-t-il lancé, remettant en question la réaction de l'ancien président face à une enquête sur l'utilisation des fonds alloués aux forces armées.
Patrick Muyaya a qualifié cette sortie médiatique de « récupération politique », suggérant que Kabila cherchait à « monter les militaires » contre les institutions de la République. Le porte-parole a souligné la nécessité de réformer l'armée pour qu'elle « monte en puissance » et a insisté sur le fait que la justice doit faire son travail, sans ingérence politique.
Ces tensions se produisent alors que la RDC est engagée dans un conflit à l'Est avec les rebelles de l'AFC/M23, soutenus par le Rwanda. L'armée a justifié les arrestations en évoquant des violations des règles et de l'éthique militaire. Selon un document signé par le général Gabriel Amisi, Inspecteur général des FARDC, quarante-et-un hauts officiers ont été convoqués dans le cadre d'une enquête sur la débâcle de l'armée face à l'avancée de l'AFC/M23 dans l'Est du pays.
La situation illustre les tensions politiques persistantes et les défis auxquels est confrontée la RDC alors qu'elle tente de moderniser son armée et de faire face aux menaces à sa sécurité et à sa souveraineté.
Guyvenant Misenge