RDC: La décision faisant de samedi jour férié en raison de la célébration du 30 juin est-elle conforme ? (Réflexion)

L'annonce récente du gouvernement congolais de déclarer la journée du samedi 29 juin 2024 comme jour férié et payé à l'occasion du 64 ᵉ anniversaire de l'indépendance de la République démocratique du Congo (RDC) a suscité des débats et soulevé des questions quant à sa légalité et à sa pertinence. Examinons de plus près les implications de cette décision.

Contexte et irrégularités légales

La décision du ministre de l'Emploi et du Travail, Ephraim Akwakwa de déclarer le 29 juin comme jour férié est basée sur le fait que le 30 juin, date anniversaire de l'indépendance, tombe un dimanche. Cependant, cette mesure semble en contradiction avec le décret précédent établissant un nouvel horaire de travail pour l'administration publique. Ce décret, signé par le premier ministre sortant Jean-Michel Sama Lukonde et contresigné par le ministre de la fonction publique Jean-Pierre Lihau, a instauré une semaine anglaise, avec un horaire de travail du lundi au vendredi, de 08 heures à 17 heures, avec une pause à 12 heures. La journée du samedi était déjà considérée comme une demi-journée de travail, de 8 heures à 12 heures, dans de nombreux secteurs.

Motivations et implications politiques

La décision de maintenir le jour férié le samedi plutôt que de le déplacer au vendredi soulève des interrogations. Certains suggèrent que cela pourrait être lié à la réunion du conseil des ministres qui a lieu le vendredi, à laquelle le ministre participe et bénéficie d'avantages liés à sa présence. D'autres estiment que ce choix vise à flatter le président de la République en montrant que les gens travaillent, même lors d'un jour férié.

Hommage aux luttes pour l'indépendance

La date du 30 juin reste hautement symbolique en RDC, rendant hommage aux figures emblématiques qui ont sacrifié leur vie pour préserver le pays des prédateurs. Il est essentiel de respecter cette signification historique tout en tenant compte des impératifs pratiques et administratifs.

Améliorations possibles pour l'avenir

Pour éviter de telles erreurs à l'avenir, le ministre devrait :

• S'engager dans une formation continue sur les lois et réglementations du pays.
• Consulter des experts juridiques et des conseillers compétents avant de prendre des décisions importantes.
• Renforcer la communication au sein de son ministère pour informer toutes les parties prenantes des changements législatifs.
• Effectuer une révision minutieuse avant de publier des communiqués officiels.
• Analyser les erreurs passées pour en tirer des leçons et éviter de les répéter.

En suivant ces conseils, le ministre pourra améliorer sa compréhension des lois et prendre des décisions plus éclairées pour le bien du pays.

Guyvenant Misenge