Éclatante victoire contre la corruption : Les actions héroïques de Jules Alingete et de l'IGF en RDC

<p>Les entreprises et les entités publiques devaient générer un chiffre d'affaires annuel de 5 milliards de dollars à la suite de la réforme des entreprises publiques initiée par l'État en 2008. Malheureusement, l'Inspection Générale des Finances a révélé un détournement de 1,5 milliard de dollars dans les dépenses jugées non conformes au sein du portefeuille [&hellip;]</p>

16 Février 2024 - 12:13
27 Février 2024 - 15:38
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Éclatante victoire contre la corruption : Les actions héroïques de Jules Alingete et de l'IGF en RDC

Les entreprises et les entités publiques devaient générer un chiffre d'affaires annuel de 5 milliards de dollars à la suite de la réforme des entreprises publiques initiée par l'État en 2008. Malheureusement, l'Inspection Générale des Finances a révélé un détournement de 1,5 milliard de dollars dans les dépenses jugées non conformes au sein du portefeuille de l'État.

Les dépenses recalées par les équipes de l'IGF pour raisons d'irrégularités s'élèvent à environ 1,5 milliards de dollars américains. Cela signifie que ces établissements et entreprises ont économisé de l'argent qui aurait pu être utilisé de manière irrégulière. Il n'est pas exclu que parmi ces dépenses irrégulières, il y ait eu des actes de détournement, comme l'a expliqué le chef du service de l'IGF, l'inspecteur général Jules Alingete Key, lors d'une intervention sur la radio Top Congo.

« Les entreprises et établissements publics auraient dû réaliser 5 milliards de dollars par an suite à la réforme des entreprises publiques menée depuis 2008 par l'État. Malheureusement, la patrouille financière de l'IGF a mis en lumière une saignée de 1,5 milliard de dollars des dépenses entachées d'irrégularités au sein du portefeuille de l'État.», a-t-il expliqué.

La patrouille financière a réalisé un travail crucial, s'est félicité Jules Alingete. «En regroupant la trésorerie de plusieurs établissements publics, nous constatons aisément que nous atteignons environ 2 milliards de dollars», a-t-il ajouté.

Le gardien des finances publiques souligne que l'IGF mène ses investigations dans 44 établissements publics. Elle surveille également 12 ministères en fonction de leur contribution en termes de recettes non fiscales supervisées par la DGRAD, notamment les PT-NTIC, les Mines, l'Environnement, le Budget, l'EPST, les Affaires foncières, etc. Jules Alingete s'est montré particulièrement intéressé par la délivrance de certificats d'enregistrement, principalement le titre foncier majeur en RDC.

L'IGF prévoit également de passer en revue les accords relatifs à la perception des recettes de péages, notamment sur la route Kinshasa-Matadi et entre l'État congolais et l'hôpital du cinquantenaire.

La brigade financière a également étendu ses activités en province, a indiqué Jules Alingete, « Je ne peux pas vous donner les chiffres des économies réalisées dans les provinces, parce que nous ne l’avons pas fait. En toute sincérité, nous n’avons pas fait le travail de dire que dans telle province nous avons barré la route à tel nombre d’actes d’irrégularités. Mais je sais que le travail n’est pas différent de ce qui se fait au niveau des établissements publics.»

Et d’ajouter « donc nous avons eu à faire au niveau des provinces, des entités territoriales du Haut-Katanga et du Lualaba. Des entités qui perçoivent des millions de dollars en termes de frais de fonctionnement venant de la redevance minière. Chaque mois, il fallait être là pour mettre de l’ordre. Nous avons, dans le cadre de la patrouille financière, surveillé les trois régies financières, pratiquement au Kongo central, au Nord-Kivu et à Kinshasa».

En matière de collecte de recettes, Alingete se félicite de la contribution de l'IGF, car les revenus publics sont passés de 3 milliards à 10 milliards de dollars.

À la demande de l'IGF, tous les comptes de la ville de Kinshasa ont été scellés depuis décembre dernier jusqu'à ce jour. «La ville est confrontée à un problème majeur : la fragmentation de la collecte des recettes. Les revenus de la ville sont presque réduits de moitié avec le système actuel où chaque secteur a des sous-traitants collecteurs de recettes», déplore Jules Alingete. Ensuite, la ville et ses sous-traitants se partagent les recettes, parfois à parts égales.

De telles pratiques, dénonce Alingete, ont conduit à une division quasiment par deux des ressources de Kinshasa. C'est là le véritable enjeu. « En 2023, nous avons dû geler les comptes de la ville de Kinshasa à plus de deux reprises pour surveiller la situation en termes de flux financiers.»

Le chef du service de l'IGF a ajouté : « Nous avons déjà entamé des réunions avec les prestataires sélectionnés par la ville pour collecter à la place de la DGRK. L'objectif est de mettre fin à tous ces accords qui privent la ville de ses ressources.»

L'IGF a mobilisé 225 inspecteurs des finances pour sa récente campagne. En ce qui concerne le travail accompli par l'IGF ces quatre dernières années, Alingete s'est montré satisfait des efforts déployés par ses équipes. « Je préfère évaluer la lutte contre la corruption et les pratiques contraires à l'éthique dans la gestion des biens publics en RDC, car je considère cela comme crucial. En prenant cet angle, je peux vous dire, d'après le dernier rapport de Transparency International plaçant la RDC au 162e rang sur 186 pays, soit 25 places derrière, que le bilan est très positif. Il y a quatre ans, la RDC était classée 172e sur 186 pays. Ainsi, en quatre ans, notre pays a progressé de 10 places dans l'indice de perception de la corruption à l'échelle mondiale. Nous percevons cela comme une reconnaissance des efforts consentis par la RDC dans la lutte contre la corruption et les pratiques contraires à l'éthique dans la gestion publique», s'est-il réjoui.

Le responsable de l'IGF estime qu'au cours de quatre dernières années, la RDC a enregistré une amélioration significative des indicateurs macroéconomiques en matière de budget, de croissance économique et de réserves de change. Ces augmentations, soutient Alingete, sont en corrélation avec le début de la lutte contre la corruption. « Nous devons donc inclure cela dans l'évaluation du travail accompli, travail que je considère réalisé aussi bien par l'Inspection générale des finances que la Cour des comptes…», se réjouit-il. Ainsi, « toutes les entités de contrôle. Sur une période de quatre ans, la RDC a réussi, avec un élément crucial, à éveiller la conscience collective des Congolais en matière de lutte contre la corruption. Ce fléau, autrefois toléré et accepté dans notre société, ne l'est plus aujourd'hui. Tous les Congolais se mobilisent. Ils condamnent à tout moment les actes de corruption et de détournement de fonds publics. Nous avons réussi à sensibiliser tout le monde sur le fait que ce phénomène entrave le développement de notre pays», c'est sur ces propos que le Chef de service de L'IGF, l'inspecteur général, Jules Alingete a conclu son intervention.

Rappelons que la présence de l'IGF dans plusieurs entreprises et ministères dérangent certains responsables de ces derniers.

Guyvenant Misenge