Ituri : 41 civils massacrés à Komanda lors d’une attaque des rebelles ADF, de nombreux fidèles catholiques parmi les victimes
Le bilan de l’attaque sanglante menée par les rebelles ADF/MTM affiliés à l’État islamique (ISCAP) ce dimanche à Komanda, dans le territoire d’Irumu (province de l’Ituri), s’est alourdi dans l’après-midi. Selon les autorités locales, 41 civils ont été tués, contre 31 annoncés précédemment.
Parmi les victimes figurent des hommes, des femmes et des enfants. Un grand nombre d’entre eux étaient des fidèles de l’Église catholique venus participer à la célébration du 25e anniversaire de la Croisade eucharistique de la paroisse Sainte Bienheureuse Annuarite.
Ce bilan reste provisoire, plusieurs blessés ayant été évacués vers des centres de santé où certains ont succombé à leurs blessures.
Outre les pertes humaines, l’attaque a provoqué d’importants dégâts matériels : des maisons, des véhicules et des commerces ont été incendiés. Toutes les activités ont été paralysées dans la zone : marchés, boutiques, écoles et lieux de culte sont restés fermés.
Une des personnes enlevées puis relâchées par les assaillants a témoigné :
« Ils m’ont laissé partir avec un message qu’ils veulent que je dise tout haut », a-t-elle confié, sans en révéler le contenu.
Face à ce nouveau drame, la Convention pour le respect des droits humains (CRDH), par la voix de son coordonnateur Christophe Munyanderu, a appelé la coordination des opérations conjointes FARDC-UPDF (Opération SUJA) à intensifier la traque des rebelles jusque dans leurs cachettes.
Ce défenseur de Droits humains a également lancé un appel à la mobilisation des groupes d’autodéfense locaux, notamment les jeunes résistants des mouvements MAIC/Chini ya Tuna, FPIC/Chini ya Kilima et FRPI, pour protéger les entités coutumières et contribuer à leur libération des mains des envahisseurs.
Suite à cette attaque, des centaines d’habitants ont fui vers des villages jugés plus sûrs. Des unités des forces armées congolaises (FARDC) ont été déployées dans la zone et seraient déjà à la poursuite des assaillants.
Juvenal Bulemo
