État de siège au Nord-Kivu et en Ituri : la levée ou non, le dernier mot revient à Félix Tshisekedi
Ce vendredi, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a présidé à la Primature une réunion cruciale avec les membres de la Mission locale conjointe Gouvernement-Parlementaires, dont l'objectif principal était de finaliser le rapport sur l'état de siège en cours dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Cette rencontre fait suite à plusieurs mois de consultations approfondies menées par le gouvernement dans ces deux régions de l'Est de la République Démocratique du Congo, confrontées à des défis sécuritaires et humanitaires persistants.
La Première Ministre a mis un accent particulier sur l'importance des consultations menées sur le terrain. Ces démarches ont permis de recueillir les préoccupations des forces vives des deux provinces, comprenant les autorités locales, les confessions religieuses, la société civile ainsi que diverses associations. Selon Judith Suminwa, ces rencontres ont permis de mieux évaluer les effets de l'état de siège sur la vie quotidienne de la population et les mécanismes de gouvernance locale, dans un contexte de crise prolongée.
« Nous avons écouté toutes les couches de la société pour comprendre l’impact réel de l’état de siège et trouver des solutions qui respectent les besoins et les attentes des citoyens», a déclaré la Première Ministre lors de la réunion.
Vers un consensus national
Dans le cadre de cette mission, le gouvernement a organisé un échange d’harmonisation entre les institutions nationales, y compris le Sénat et l’Assemblée nationale. Ces discussions ont permis de dégager un consensus sur les différents aspects du rapport. Ce dernier sera soumis au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour une décision finale qui portera sur le maintien, la levée ou la requalification de l’état de siège. La décision finale prendra en compte les données recueillies et les enjeux sécuritaires et politiques actuels.
Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a rappelé que l'impératif reste le retour de la paix. « La Première Ministre a écouté toutes les parties concernées. L’objectif est clair : le retour de la paix dans ces régions meurtries par des violences récurrentes. Nous travaillons ensemble pour rétablir la stabilité», a-t-il affirmé.
De son côté, le sénateur Aristide Bulakali, vice-président de la Commission défense, sécurité et frontières du Sénat, a précisé que la décision finale concernant l’état de siège reviendrait en dernière instance au Chef de l'État.
Répondre aux attentes des populations locales
Cette consultation vise à s'assurer que les mesures prises par le gouvernement soient en phase avec les attentes des populations locales tout en renforçant la paix et la sécurité dans une région qui reste le théâtre de violences persistantes. Les décisions prises auront des conséquences cruciales pour la gestion de la crise et la stabilisation du Nord-Kivu et de l’Ituri, deux provinces encore largement affectées par les conflits armés.
Les recommandations du rapport, une fois validées, seront essentielles pour ajuster les politiques de sécurité et de gouvernance dans ces régions clés du pays. La situation demeure complexe, mais la concertation gouvernementale laisse espérer des solutions adaptées aux réalités du terrain.
Gracieux Bazege depuis Goma