Ituri – PK 51 : Le centre de santé JUHUDI abandonné malgré son inscription dans le projet 145 territoires

Mambasa, 14 juillet 2025 — Situé à PK 51, dans la localité de Bafwabango, groupement Ngayo, chefferie de Bandaka, le centre de santé JUHUDI reste à ce jour inachevé, plus de deux ans après le lancement de sa construction. Pourtant, cette structure sanitaire devait bénéficier du Programme de développement local des 145 territoires, initié et financé par le gouvernement central.

Selon le monitoring réalisé par la CRDH Mambasa (Convention pour le Respect des Droits Humains), les travaux, confiés à l’entreprise BeCCo, sont totalement à l’arrêt. Le bâtiment en chantier est laissé à l’abandon, sans aucun matériel de construction visible sur le site.

« Ce centre est aujourd’hui devenu un danger pour la communauté. Des fosses septiques et des trous placentaires laissés béants exposent la population, notamment les enfants, à de graves risques », alerte Maître John Vuleveryo Musombolwa, défenseur des droits humains à Mambasa.

En juin 2025, deux garçons âgés d’environ 5 ans, habitants voisins du chantier, ont failli perdre la vie après avoir chuté accidentellement dans l’un de ces trous. Leur sauvetage n’a été possible que grâce à l’intervention rapide de quelques infirmiers de la zone.

La lenteur suspecte des travaux et l’arrêt prolongé du chantier soulèvent de sérieuses interrogations sur la gestion des fonds publics alloués à ce projet. Plusieurs voix locales parlent d’un possible détournement de fonds, dénonçant une absence totale de suivi administratif et technique.

« Nous appelons les autorités compétentes à diligenter une enquête rigoureuse pour établir les responsabilités et relancer les travaux. Il en va de la santé des populations locales », plaide la CRDH.

Pour mémoire, le projet de développement local des 145 territoires, lancé par le gouvernement congolais, vise à doter chaque territoire de la RDC d’infrastructures sociales de base, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture.

Juvenal Bulemo