Kinshasa : L'UNISIC accueille Colette Braeckman pour une conférence captivante

La renommée journaliste belge, Colette Braeckman a partagé, aux étudiants son expérience ce vendredi 8 mars, lors d'une conférence-débat à l'espace Malembe, à l'Université des sciences de l'information et de la communication ( UNISIC), autrefois, IFASIC.

Cet événement a rassemblé un large éventail de participants, allant des étudiants de première année aux candidats en master, en passant par des scientifiques, des professeurs et le personnel administratif. La réputée école de journalisme d'Afrique centrale a vibré sous une température dépassant les 32°C, alors que la célèbre Colette Braeckman partageait son expérience élogieuse avec les futurs journalistes.

Mme Braeckman, figure emblématique de la presse belge et internationale et auteure de plusieurs publications, a engagé un dialogue avec l'audience après avoir exposé ses motivations professionnelles et ses contributions significatives au journalisme, en mettant un accent particulier sur la République Démocratique du Congo. Elle est reconnue pour son courage à dévoiler la vérité et pour ses reportages qui ont marqué ou même alerté la communauté internationale, notamment sur le génocide au Rwanda. Dans ses récits, elle a mentionné l'implication présumée de la France dans la mort de l'ancien président rwandais Habyarimana, un sujet qui lui a valu une large reconnaissance.

La présence de remarquable de personnalités académiques telles que le recteur Kambayi Batswha, le secrétaire général académique Jean-Marie Longonya, la secrétaire administrative Madeleine Mbongo Mpasi, ainsi que de nombreux étudiants, a enrichi l'échange. Les expériences de Mme Braeckman dans le domaine politique et journalistique congolais sont détaillées dans son dernier ouvrage, « Carnets Noirs ».

Cette dame de 70 ans, du “Journal Le Soir” a commencé couvrir des événements clés en RDC ( Zaïre) depuis les années 1980, sous le régime dictatorial de Mobutu. On peut répertorier dans son actif les évènements tels que : la chute de Mobutu, le début des conflits successifs dans l'Est du Zaïre (devenu RDC), l'entrée de l'AFDL, les drames humanitaires, la période de transition 1+4, les premières élections en 2006, jusqu'à l'alternance politique et civilisée de 2019, et bien d'autres.

La conférence coïncidant avec la Journée internationale des droits des femmes, a offert une plateforme pour discuter des conflits dans l'Est de la RDC. Le débat post-conférence, mené par le professeur Hanse Banieki et d'autres, a porté sur les génocides et l'ingérence rwandaise dans la région. Pour ce professeur internationaliste, les discussions sont également orientées vers le complot de la Communauté internationale, évoquant ainsi le silence de la Belgique et les circonstances entourant l'assassinat de Lumumba. « Lumumba a été tué à cause des richesses de notre pays, notamment le caoutchouc que la Belgique voulait », a t-il tranché.

Dans son discours de circonstance, le recteur de l'UNISIC, le professeur émérite Jean-Richard Kambayi, a dénoncé, « le 08 mars, on fête mais on ne fête pas», car «Nos mamans, nos filles sont volées, violées et violentées », a déclaré, le recteur de l'UNISIC. Ces observations percutantes sur les difficultés rencontrées par les femmes et les filles en RDC, ont poussé le n°1 de l'UNISIC a exprimé des critiques envers l'accord controversé de l'Union européenne avec le Rwanda concernant les ressources minérales, qui, est un « “accord-criminel” avec l'agresseur de la RDC, sur les minerais qui n'existant au Rwanda», a t-il conclu.

Avant la prise de photo de famille pour immortaliser ce moment, un trophée d'honneur a été décerné à Colette Braeckman par le recteur Kambayi, en hommage à son travail journalistique exceptionnel.

Mulebourg