La jeunesse congolaise face à l'incertitude : Monique Mukuna appelle à une action gouvernementale décisive

Dans un contexte marqué par des difficultés quotidiennes et un manque de perspectives prometteuses, la jeunesse de la République Démocratique du Congo (RDC) se trouve à un tournant crucial. Monique Mukuna Mutombo, présidente de la plateforme socio-politique RDC Nouvel Horizon, a souligné, lors d'une interview exclusive avec New Narratif RDC, l'impératif pour le gouvernement de prioriser l'humanisation de sa politique au-delà des enjeux politiques. Elle appelle à la mise en place d'un modèle et d'un idéal susceptibles de rassurer et d'inspirer les jeunes dans un pays où le changement paraît éloigné.

« Les jeunes ont besoin de modèles, d'idéaux. Il est difficile aujourd'hui de les rassurer tant que leur quotidien est pénible et qu'il n'y a aucun signe prometteur de changement à court ou moyen terme. C'est au gouvernement, selon son programme, de déterminer si la priorité reste politique ou si elle devrait s'humaniser et faire passer le peuple avant les intérêts politiques », déclare-t-elle.

La cohésion nationale est mise à rude épreuve par la tendance à chercher des boucs émissaires, une pratique que la présidente de RDC Nouvel Horizon considère comme nuisible. Elle évoque son passé au sein de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui représentait jadis l'espoir d'un changement et d'un renouveau. Aujourd'hui, elle critique le rôle d'Augustin Kabuya, qui, selon elle, ne parvient pas à soutenir le président Tshisekedi dans la redécouverte des fondements de leur parti et dans l'unification du pays.

« Chercher des boucs émissaires aujourd'hui est très malsain pour la cohésion nationale. L'UDPS détient le pouvoir et nous espérions voir des signaux rassurants pour unifier le pays, en vain. Moi-même, dans ma jeunesse, je faisais partie de l'UDPS, qui incarnait l'espoir de changement et de renouveau. Aujourd'hui, Augustin Kabuya joue le rôle de courtisan auprès de Tshisekedi au lieu de l'aider à retrouver les bases de leur parti. Pourquoi chercher à tout prix à imiter la dictature de Mobutu au lieu de faire référence au combat de feu Étienne Tshisekedi ? », s'interroge-t-elle.

La leader reconnaît la présence de femmes dans des postes décisionnels importants, mais insiste sur la nécessité d'adopter de nouveaux idéaux qui dépassent la simple question du genre. Avec la nomination de Judith Suminwa Tuluka en tant que première femme Première ministre de la RDC, elle exprime l'espoir que Tuluka contribuera à la réalisation des priorités nationales, en particulier la sécurité territoriale et le bien-être social.

« Nous avons eu des femmes à de nombreux postes décisionnels, mais le système a aujourd'hui besoin de s'appuyer sur de nouveaux idéaux plutôt que sur l'espoir nommé « genre ». Nous sommes curieux de connaître le taux de réalisation du programme gouvernemental du Premier ministre sortant et quelles sont nos attentes vis-à-vis de sa remplaçante, qui, n'oublions pas, fait partie du bilan passé puisqu'elle était ministre du Plan. Nous lui souhaitons bonne chance et espérons qu'elle aidera Tshisekedi à mettre en avant les priorités actuelles, à savoir la sécurité territoriale et le bien-être social des Congolais. Quel est le véritable besoin de notre pays aujourd'hui ? D'un changement de forme ou de fond ? » conclut Monique Mukuna Mutombo, la cheffe de file de la plateforme socio-politique RDC Nouvel Horizon.

Guyvenant Misenge