Le silence des leaders de l'Union Sacrée : stratégie politique ou prudence calculée ?

4 2024 - 11:43
5 2024 - 08:07
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Le silence des leaders de l'Union Sacrée  : stratégie politique ou prudence calculée ?

Depuis l'annonce du président Félix Tshisekedi concernant une éventuelle révision de la constitution, l'Union Sacrée est en ébullition. Le silence de certains de ses leaders sur cette question sensible soulève des interrogations quant à l'unité et aux véritables intentions au sein de cette coalition.

Un silence stratégique

Certains membres de l'Union Sacrée préfèrent ne pas se prononcer, ni pour ni contre, afin de conserver leurs avantages politiques et financiers. Cette attitude prudente pourrait indiquer que l'unanimité n'est pas de mise au sein de ce regroupement. En effet, le silence de figures clés comme Vital Kamerhe, Modeste Bahati et le président du sénat Sama Lukonde laisse planer le doute sur leur position réelle.

Cependant, tous ne restent pas muets. Le sénateur Ngoyi Kasanji a exprimé que la révision de la constitution n'était pas une priorité pour la population à ce moment. À l'inverse, des figures comme le député national Steve Mbikayi et Augustin Kabuya soutiennent ouvertement cette révision. Cette divergence d'opinions au sein de l'Union Sacrée reflète une fracture potentielle qui pourrait s'élargir avec le temps.

Le débat sur la révision constitutionnelle est loin d'être anodin. Pour certains, il s'agit d'une manœuvre pour maintenir ou renforcer leur pouvoir en vue des prochaines élections. Pour d'autres, c'est une question de principe et de fidélité à la vision du président Tshisekedi. Le silence de certains leaders pourrait être une stratégie pour éviter de se compromettre trop tôt, en attendant de voir comment la situation évolue.

La révision constitutionnelle est un sujet délicat qui a souvent divisé les nations. Prenons l'exemple de la France, où la constitution de la Ve République a été révisée à plusieurs reprises pour s'adapter aux évolutions politiques et sociales. En 1962, le général de Gaulle a utilisé un référendum pour instituer l'élection du président de la République au suffrage universel direct, contournant ainsi une opposition parlementaire potentielle. Cette décision a suscité des controverses juridiques et politiques, mais elle a également renforcé la légitimité démocratique de la présidence.

De même, au Venezuela, les révisions constitutionnelles sous Hugo Chávez ont été marquées par des référendums qui ont souvent divisé la population. En 2009, une révision a permis la réélection indéfinie des titulaires de charges publiques, une mesure critiquée par l'opposition comme une tentative de perpétuer le pouvoir.

En République démocratique du Congo, la révision constitutionnelle de 2011 a également été un moment clé. Cette révision, initiée sous le président Joseph Kabila, a modifié plusieurs articles de la constitution, notamment en supprimant le second tour de l'élection présidentielle. Cette modification a été perçue par beaucoup comme une stratégie pour faciliter la réélection de Kabila, suscitant des débats intenses et des critiques de la part de l'opposition et de la société civile.

Le temps, meilleur allié

Dans ce contexte, le temps joue un rôle crucial. Comme le dit l'adage, "le temps est le meilleur allié". Les positions des uns et des autres finiront par se clarifier, révélant les véritables intentions et ambitions de chaque acteur politique. En attendant, l'opinion publique reste attentive, scrutant chaque geste et chaque parole des leaders de l'Union Sacrée.

La révision de la constitution est un sujet qui divise, et le silence de certains pourrait bien être plus éloquent que les discours les plus passionnés.

Guyvenant Misenge

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