LUALABA : Affrontements entre les agents de l’ordre et les creuseurs artisanaux dans la cité de Luilu

<p>Dans la nuit du 25 au 26 août 2024, la ville de Kolwezi a été le théâtre de violences meurtrières entre les forces de l’ordre et des creuseurs artisanaux, ravivant les tensions sociales qui gangrènent la région. Les affrontements ont débuté à 00h00, alors que des agents de l’ordre, appuyés par des militaires, ont procédé [&hellip;]</p>

26 Août 2024 - 16:56
26 Août 2024 - 16:56
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LUALABA : Affrontements entre les agents de l’ordre et les creuseurs artisanaux dans la cité de Luilu

Dans la nuit du 25 au 26 août 2024, la ville de Kolwezi a été le théâtre de violences meurtrières entre les forces de l’ordre et des creuseurs artisanaux, ravivant les tensions sociales qui gangrènent la région.

Les affrontements ont débuté à 00h00, alors que des agents de l’ordre, appuyés par des militaires, ont procédé au déguerpissement des creuseurs artisanaux de la carrière RULCO, située sur le site de la GECAMINES à Luilu.

Les événements ont été déclenchés par l’intervention de l’entreprise minière chinoise KINGA KILA, qui, en collaboration avec les forces de sécurité, a cherché à expulser les creuseurs considérés comme illégaux.

Ces derniers, en très grand nombre, avaient investi la zone en raison de l'importance des ressources minérales et de l'absence de régulation effective de l’exploitation artisanale.

Selon des témoignages recueillis sur place, la situation a rapidement dégénéré en émeutes, avec des affrontements violents entre les creuseurs et les militaires.

Les cris et les détonations des armes à feu ont réveillé toute la population, provoquant un climat de peur.

Les premiers bilans font état de plusieurs morts et blessés, mais les chiffres exacts demeurent flous en raison de la confusion régnant sur le terrain.

Les creuseurs artisanaux, souvent issus de milieux défavorisés, dénoncent ce qu'ils qualifient de brutalité des forces de l'ordre.

Ils affirment que cette expulsion ne fait qu’aggraver leur situation économique déjà précaire, alors que beaucoup d'entre eux dépendent de l'exploitation minière artisanale pour subvenir aux besoins de leurs familles.

En revanche, l’entreprise KINGA KILA justifie son intervention par la nécessité de sécuriser le site et de protéger ses investissements.

Les autorités provinciales ont, jusqu’à présent, gardé le silence face à ces événements. Cependant, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme appellent à une enquête indépendante afin de déterminer les responsabilités dans ces violences et d’évaluer le respect des droits humains dans le cadre de l’exploitation minière artisanale.

La situation à Kolwezi met en lumière les tensions persistantes entre les acteurs miniers industriels et les communautés locales, souvent en lutte pour l'accès aux ressources naturelles dans un contexte de grande pauvreté.

Alors que le pays regorge de richesses, l’inégalité d’accès aux opportunités économiques continue d'alimenter des conflits qui risquent de s'intensifier si des solutions durables ne sont pas trouvées.

La communauté internationale et les ONG locales suivent de près cette situation, espérant qu'une médiation pourra être instaurée afin de prévenir de nouvelles violences.

Christian KISILA