Miguel Kashal Fustige Joseph Kabila : La Sous-Traitance, de "Chasse Gardée" à Moteur de l'Économie Congolaise

Les récentes déclarations de l'ancien Président Joseph Kabila sur la désillusion des entrepreneurs congolais face à la sous-traitance n'ont pas tardé à provoquer une riposte cinglante. Miguel Kashal, haut responsable du secteur, a publiquement dénoncé les critiques de Kabila comme étant "fausses" et "aléatoires", traçant un contraste saisissant entre les pratiques passées et les réformes actuelles.
Une ère Kabila marquée par l'opacité et les intérêts privés
Miguel Kashal n'a pas mâché ses mots en revenant sur la période où Joseph Kabila était aux commandes.
Il a accusé l'ancien président et sa famille d'avoir fait de la sous-traitance leur "chasse gardée", détournant des contrats et des fonds vers des comptes bancaires offshore – des allégations déjà soulevées par les "Panama Papers" en 2016. Plus grave encore, Kashal a suggéré que la loi sur la sous-traitance, votée sous l'ère Kabila, aurait pu être taillée sur mesure pour servir des intérêts privés : "certains opérateurs économiques ont toujours pensé que l’ancien président de la République Joseph KABILA donnait l’impression d’avoir fait voter la Loi fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé pour l’intérêt de ses entreprises privées et celles de sa famille."
Cette déclaration soulève de sérieuses questions sur l'intégrité des régulations de l'époque.
La réponse de Miguel Kashal se veut une apologie des transformations opérées sous la présidence de Félix Tshisekedi. Il a affirmé que le secteur est désormais "ouvert à tous les Congolais" grâce à des réformes dynamiques. La publication des appels d'offres des marchés sur le site de l'État congolais est présentée comme une avancée majeure garantissant "l'égalité des chances aux entrepreneurs congolais vivant au pays et à ceux de la Diaspora."
Les chiffres avancés par Kashal sont éloquents. Un rapport partiel de 2024 indique que plus de 2 milliards de dollars, qui échappaient auparavant au circuit financier interne, sont désormais "captés en RDC au profit des entreprises locales." Cette somme colossale témoigne d'un effort délibéré pour canaliser la richesse générée par la sous-traitance vers l'économie nationale, stimulant ainsi le "développement de la chaîne de valeur locale."
Miguel Kashal a directement interpellé Joseph Kabila, le mettant au défi de prouver le soutien concret qu'il aurait apporté aux jeunes entrepreneurs durant ses 18 ans au pouvoir : "l’ancien président joseph KABILA peut nous montrer durant ses 18 ans au pouvoir combien des jeunes entrepreneurs, qu’il prétend défendre aujourd’hui, ont signé des contrats de plusieurs millions de dollars comme c’est le cas aujourd’hui ?" Cette question rhétorique souligne la conviction que les opportunités actuelles n'ont aucune comparaison avec celles du passé.
Contrôle rigoureux et la "vraie indépendance économique"
Au-delà de l'ouverture et de la transparence, Kashal a mis en avant l'instauration d'un "contrôle rigoureux" et régulier de l'exécution des marchés, une première dans l'histoire de la sous-traitance congolaise. L'objectif est clair : "promouvoir encore plus d’entreprises à capitaux majoritairement congolais."
Enfin, la finalisation des travaux de l'avant-projet de la Loi sur le Contenu Local est présentée comme une réforme capitale du Président Tshisekedi. Cette loi, selon Kashal, "marquera la vraie INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE DU PAYS, une première depuis 1960," promettant une implication accrue des entreprises et de la main-d'œuvre locales dans les projets de sous-traitance.
En somme, la réplique de Miguel Kashal à Joseph Kabila n'est pas seulement une réfutation, mais une affirmation forte des progrès et des changements structurels en cours dans le secteur de la sous-traitance en RDC, visant à transformer ce qui était perçu comme une source d'enrichissement personnel en un levier pour le développement économique national.
Gracieux Bazege