Nord-Kivu : une sexagénaire tuée dans une localité sans forces de sécurité

Le Nord-Kivu est de nouveau frappé par la violence. Kavugho Isekavusa Madeleine, une femme d'une soixantaine d'années, a été retrouvée morte dans la nuit de dimanche à Usine, une localité du groupement Baswagha-Madiwe.
Selon les informations communiquées par la société civile locale, la victime, résidente du quartier de Kalongolero, a été tuée à l'arme blanche aux environs de 21h30' à proximité de son domicile. Son corps, abandonné par ses assaillants, a été découvert dans une avenue. Les auteurs de cet acte odieux courent toujours dans la nature, et des enquêtes sont en cours pour les identifier et les appréhender.
Ce meurtre s'inscrit dans un contexte de tensions et de suspicions récurrentes dans cette partie du groupement Baswagha-Madiwe. La société civile dénonce depuis longtemps la circulation de tracts anonymes qui accusent certaines personnes de sorcellerie, menant souvent à des violences similaires. Justin Paluku Kavalami, président de cette structure citoyenne, a confirmé la triste nouvelle et a lancé un appel aux chefs coutumiers pour qu'ils prennent ce phénomène au sérieux. Il a également exhorté la jeunesse locale à se désolidariser de tout groupe de déstabilisation et à collaborer avec les autorités pour faciliter les enquêtes et mettre fin à cette insécurité.
Cette tragédie met en lumière un problème systémique qui fragilise la région : l'absence de forces de sécurité dans certaines localités. Selon le président de la société civile, la zone de Visiki-Mambombo n'a aucune présence des forces loyalistes, ce qui aurait pu contribuer à la libre circulation des malfaiteurs et à l'impunité dont ils jouissent. Ce manque de protection est un facteur aggravant qui expose les populations civiles aux actes d'assassinat, de cambriolage et d'incursion, qui caractérisent la situation sécuritaire précaire dans plusieurs entités de la province du Nord-Kivu.
Juvenal Bulemo