Procès Constant Mutamba : la Cour de cassation se dit prête à passer aux plaidoiries

Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, accusé de détournement présumé de 19 millions de dollars, a franchi une étape importante ce mercredi 6 août à la Cour de cassation.
L’audience du mercredi s’est concentrée sur l’audition de plusieurs témoins, cités par la défense, dans le cadre du projet de construction d’une prison à Kisangani, attribué à la société Zion Construction. Cette société avait reçu un marché public de gré à gré, une procédure jugée non conforme à la loi sur la passation des marchés publics.
Parmi les témoins entendus figure Hurman Mutond Katend, gestionnaire de l’immeuble CTC où Zion Construction était censée avoir ses bureaux. À la barre, elle a affirmé « n’avoir jamais vu ni entendu parler de cette société » dans l’immeuble. Elle a précisé que seule MK Architecture occupe le 4e étage du bâtiment.
Plusieurs témoignages évoquent la possibilité que Zion Construction partageait des locaux avec MK Architecture. Une hypothèse qui n’a pas été confirmée par la gestionnaire de l’immeuble. Ce flou renforce les soupçons autour de l’existence réelle de cette société.
Pour sa défense, Constant Mutamba avait déclaré, lors d’une précédente audience le 23 juillet, avoir directement échangé avec les responsables de Zion Construction. Toutefois, il a reconnu qu’aucune vérification n’avait été menée sur le terrain pour s’assurer de la présence effective de cette entreprise.
Autre témoin du jour : Marie-Paule Mukadi, directrice générale intérimaire de la Direction générale de contrôle des marchés publics (DGCMP). Elle a révélé avoir subi des pressions lors d’une réunion au cabinet de Constant Mutamba pour approuver l’octroi du marché de gré à gré à Zion Construction. Des propos que l’ancien ministre a formellement rejetés.
De son côté, Amisi Herady, directeur général du Guichet unique de création d’entreprises, a fourni des éclaircissements sur la structure de Zion Construction. Il a indiqué que la société avait initialement deux associés, qui ont ensuite cédé leurs parts à d’autres personnes.
Après l’audition de ces témoins, le président de la Cour a estimé que les éléments recueillis suffisent pour passer à la prochaine phase du procès : les plaidoiries. Il a également précisé que les témoins absents ce jour ne seront plus convoqués.
Ce procès, très suivi par l’opinion publique, devrait donc entrer dans sa phase décisive dans les prochains jours.
Gracieux Bazege