Procès Joseph Kabila : la partie civile réclame une requalification en espionnage

Le procès de l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, poursuivi pour trahison et collusion présumée avec le mouvement insurrectionnel AFC, a connu un nouveau rebondissement ce jeudi devant la Haute Cour militaire.
Lors de la plaidoirie, la partie civile a soutenu que l’ex-chef de l’État serait en réalité de nationalité rwandaise, adopté jadis par Laurent-Désiré Kabila, et que son véritable nom serait Hyppolite Kanambe. Dans cette logique, elle a demandé la requalification de l’infraction de trahison en espionnage, estimant que cette dernière infraction s’applique à un étranger agissant contre la République démocratique du Congo.
Les avocats représentant la République démocratique du Congo ainsi que les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont sollicité la condamnation du prévenu au paiement de 21,7 milliards USD à titre de dommages-intérêts. Ils reprochent à l’ancien président d’avoir soutenu l’armée rwandaise et les rebelles du M23 dans la déstabilisation de l’Est du pays, causant selon eux d’énormes préjudices : destructions d’infrastructures, pertes économiques, meurtres de civils, pillages de ressources naturelles, entre autres.
Ces accusations ont aussitôt suscité de vives réactions. Sur X (ex-Twitter), Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila, a dénoncé une « manipulation de l’identité » de l’ancien chef de l’État, qualifiant la démarche de « crime d’État ».
« Manipuler l’identité d’un ancien Chef d’État, fils d’un héros national, dont la mère biologique et la fratrie sont vivants, à des fins politiciennes, est un crime d’État. Ces plaies ouvertes aujourd’hui seront difficiles à panser demain », a-t-il écrit.
Du côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation politique de Joseph Kabila, la sortie médiatique est perçue comme une « mise en scène ». Son secrétaire permanent, Emmanuel Ramazani Shadary, accuse le pouvoir en place de chercher à « neutraliser un acteur majeur de l’opposition » au lieu de privilégier des démarches en faveur de la paix et de la cohésion nationale.
Depuis l’ouverture des audiences, Joseph Kabila brille par son absence. Son défaut a d’ailleurs été acté par la Haute Cour militaire qui poursuit les débats en son absence.
Gracieux Bazege