Rapport de l'ONU sur les liens avec l'AFC-M23 : Moïse Katumbi rejette tout en bloc

Cité dans un récent rapport du groupe d’experts des Nations-Unies parmi les personnalités politiques de l’opposition qui auraient eu des contacts directs avec la rébellion de l’AFC/M23 ainsi qu’avec les régimes de Kigali et de Kampala, l’opposant congolais Moïse Katumbi a adressé une lettre de protestation au président du comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

La révélation a été faite par Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général d’Ensemble pour la République, dans une correspondance envoyée au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani.

Selon Bolengetenge, les allégations apparues sur les réseaux sociaux début juillet, et reprises dans le rapport onusien, sont infondées.

« Le Président national de notre Parti, cité par son nom, n’a jamais rejoint la rébellion de l’AFC/M23 », a-t-il écrit.

Il précise qu’informé de cette publication, Moïse Katumbi a, le 6 juillet 2025, saisi officiellement le président du comité des sanctions de l’ONU à New York par une lettre de contestation, avec accusé de réception, exigeant une rectification des accusations.

Dans cette correspondance, relayée également sur X, Katumbi rappelle sa ligne politique :

« Depuis des années, nous ne cessons de dire que la paix véritable ne se construit ni avec les armes ni dans la violence, mais dans le dialogue. C’est ce combat que nous avons toujours mené et que nous continuerons à porter avec conviction », a-t-il martelé.

Dans leur document consulté en juillet par nos confrères d’ACTUALITE.CD, les experts de l’ONU affirment que si certains leaders politiques et militaires congolais, tels que Joseph Kabila, Moïse Katumbi et John Numbi, ne se sont pas officiellement ralliés à l’AFC/M23, ils auraient néanmoins été en contact régulier avec Corneille Nangaa, Kigali et Kampala.

Le rapport souligne également que l’AFC/M23 a réussi à fédérer plusieurs groupes armés, dont certains ex-Wazalendo, qui ont changé d’allégeance face à sa progression rapide dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Habituellement discret sur les questions liées à l’agression rwandaise via l’AFC/M23, Katumbi s’est toujours rangé du côté des initiatives de dialogue politique menées notamment par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC). Une position souvent critiquée par le régime Tshisekedi, qui l’assimile à une complicité tacite avec les rebelles soutenus par le Rwanda.

Gracieux Bazege