CENI : Avant 2028, l’AJDDH somme Kadima d’honorer ses engagements précédents

La présentation fastueuse de la feuille de route électorale 2025-2029 par le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi, le 4 avril dernier, a rapidement viré au règlement de comptes. Alors que l'institution projette un nouveau cycle de scrutins, l'ONG AJDDH (Actions pour la Justice, Développement et les Droits Humains) monte au créneau, intimant à Kadima de solder les arriérés démocratiques, à commencer par les élections locales toujours aux abonnés absents.
Dans l'enceinte de la salle Abbé Apollinaire Malu-Malu, Denis Kadima Kazadi a déroulé avec force détails le calendrier des élections nationales, provinciales et locales prévues pour 2028. Un horizon lointain, selon l'AJDDH, qui estime que la CENI met la charrue avant les bœufs en ignorant superbement les échéances non honorées du cycle 2021-2027.
Jacques Issongo Mfutu, coordonnateur provincial de l'AJDDH, a pris la plume pour adresser une lettre ouverte cinglante au président de la CENI. « Annoncer un nouveau cycle électoral quand les urnes des précédentes consultations locales restent désespérément vides ? » s'indigne l'ONG, rappelant l'attente interminable des conseillers urbains, bourgmestres, maires et leurs adjoints.
L'AJDDH ne découvre pas l'eau chaude. Déjà en décembre 2024, un courrier pressant demandait un réaménagement du calendrier pour ces élections locales reléguées aux calendes grecques. La réponse de la CENI, laconique, pointait du doigt le sempiternel manque de financement gouvernemental. Un argument balayé d'un revers de main par l'AJDDH, qui y voit une tentative de fuite en avant.
« Ces élections locales ne sont pas de simples détails administratifs, mais le socle de la légitimité démocratique au niveau communal, le moteur du développement local et la pierre angulaire de la décentralisation constitutionnelle », tempête Jacques Issongo Mfutu. L'absence de ces scrutins crée une gouvernance à deux vitesses, où des conseillers élus cohabitent difficilement avec des exécutifs locaux nommés, minant la crédibilité des institutions de proximité.
La sommation de l'AJDDH est claire et sans équivoque : suspension immédiate de la mise en œuvre de la feuille de route 2025-2029 et publication urgente d'un budget et d'un calendrier crédible pour les élections locales en souffrance. L'ONG ne s'arrête pas là, interpellant le gouvernement sur son obligation de débloquer les fonds nécessaires et les partenaires techniques sur leur rôle de soutien à la démocratie locale.
Pour l'AJDDH, la crédibilité de l'ensemble du processus électoral est en jeu. Comment croire à la promesse de scrutins futurs quand les engagements passés ne sont pas respectés ? La balle est dans le camp de Denis Kadima : entendra-t-il la voix de la société civile qui réclame justice démocratique à la base, avant de se lancer dans une nouvelle course électorale ? L'ombre des promesses non tenues plane dangereusement sur l'horizon 2028.
Rédaction