Lubero : Calme précaire après de violents combats, un drame civil en plein conflit
Après huit jours de combats intenses dans le sud du territoire de Lubero, un calme relatif s’est installé depuis mardi. Toutefois, cette accalmie reste marquée par des tragédies civiles et des signes inquiétants de reprise des hostilités. La région du Nord-Kivu, toujours sous tension, reste au bord d’une nouvelle escalade de violences.
Une accalmie fragile sous la menace des armes
Depuis ce mardi et mercredi matin, les lignes de front n'ont pas connu d'affrontements majeurs. Seuls quelques tirs sporadiques ont été signalés mardi matin dans la localité de Luofu, durant à peine dix minutes. Ce silence des armes, aussi précaire soit-il, laisse entrevoir un répit pour les habitants. Cependant, la présence continue des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la menace persistante des rebelles du M23 soutenus par les Forces de défense rwandaises (RDF) maintiennent la région dans une insécurité constante.
Une tragédie civile vient rappeler la réalité du conflit
Lundi dernier, le conflit a encore frappé les populations civiles. Une bombe larguée depuis Kirumba par les rebelles du M23 a frappé la localité de Kayna, tuant une mère et blessant grièvement son enfant. Selon des sources locales, cette bombe aurait manqué sa cible initiale, les positions des FARDC à Luofu. Cet incident tragique témoigne de la vulnérabilité des civils pris entre deux feux, victimes directes d'une guerre qui leur échappe.
Des signes de reprise imminente des combats
Mercredi matin, un convoi militaire de 18 camions a quitté Kiwanja en direction du sud de Lubero. Ce convoi transportait des hommes, des vivres et des munitions, illustrant les velléités du M23 de poursuivre les hostilités. Ce renforcement militaire en pleine accalmie vient nourrir les craintes des habitants d’une reprise imminente des combats, malgré le cessez-le-feu censé être en vigueur.
Une crise humanitaire qui s'aggrave
Les combats dans le Lubero continuent de démontrer l’inefficacité des appels au cessez-le-feu et aux négociations. Les populations civiles, premières victimes des affrontements, subissent de plein fouet les conséquences humanitaires désastreuses de ce conflit. Les violations constantes des accords de paix par les groupes armés montrent l’urgence d’une intervention internationale pour stabiliser durablement la région.
Une paix toujours incertaine
Le calme observé ces derniers jours offre un court répit, il n’en demeure pas moins fragile. Les habitants du Lubero vivent dans l’incertitude, redoutant une nouvelle flambée de violences. Cette situation appelle à une vigilance accrue des autorités et à des efforts renforcés pour mettre fin à cette crise qui n’a que trop duré. Une résolution rapide et efficace reste indispensable pour éviter que le territoire de Lubero ne sombre à nouveau dans le chaos.
Gracieux Bazege depuis Goma