RDC : un défi de taille pour l’État avec le départ à la retraite de 314 000 agents publics

La République démocratique du Congo s’apprête à engager l’une des plus vastes réformes administratives de son histoire : la mise à la retraite progressive de plus de 314 000 agents publics. Annoncée lors du Conseil des ministres du vendredi 11 juillet 2025, cette opération est pilotée par le ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, dans le cadre de la vision de modernisation portée par le président Félix Tshisekedi.
Après une phase d’observation menée entre 2023 et 2024, le processus entre désormais dans sa phase active. Plusieurs ordonnances présidentielles ont déjà été signées pour acter le départ de hauts cadres de l’administration. L’objectif est de désengorger une fonction publique jugée lourde et peu productive, tout en ouvrant la voie à une nouvelle génération de fonctionnaires mieux formés et plus adaptés aux défis contemporains.
Pour accompagner cette transition ambitieuse, le gouvernement a mis en place un plan d’action étalé sur dix ans. Ce programme repose sur un financement budgétaire régulier, évalué à environ 20 milliards de francs congolais par mois, destiné au paiement des indemnités de retraite.
À partir de 2026, un partenariat avec des institutions bancaires est également prévu pour soutenir l’effort financier, sans alourdir la dette publique. Ce mécanisme devrait garantir la pérennité du processus et éviter tout blocage lié aux contraintes budgétaires.
Au-delà des chiffres, cette réforme représente une opportunité stratégique pour refonder l’administration congolaise, en misant sur l’efficacité, la transparence et l’intégration des jeunes compétences. Si elle est menée à terme, elle pourrait redonner à l’État les moyens d’une action publique plus crédible et performante.
ST