L'IGF passe les grades : Quand la rigueur civile forme les sentinelles militaires africaines
L'Inspection Générale des Finances (IGF), bastion de la probité publique, a accueilli une délégation d'officiers de l'École Supérieure d’Administration Militaire (ESAM) venus de toute l'Afrique. Cette immersion inédite au cœur du contrôle financier sonne comme un engagement fort : une armée républicaine se bâtit aussi sur la transparence et la bonne gouvernance.
L'Inspection Générale des Finances (IGF), véritable sentinelle des deniers publics, a vibré au pas cadencé d'une relève d'un genre nouveau. Les stagiaires de la prestigieuse 8ème promotion de l'École Supérieure d’Administration Militaire (ESAM) ont franchi les portes de l'institution, salle Léon Kazumba, pour une immersion stratégique au cœur du contrôle et de la bonne gouvernance.
Sous la conduite du colonel Éric Ngoli Bameleke, cette délégation d'officiers en devenir, représentant un éventail de nations africaines (Bénin, Cameroun, RCA, Congo, Burundi…), est venue puiser à la source de l'expertise de l'IGF. Cette initiative, ancrée dans leur module pratique dédié aux finances publiques, à l’audit et au contrôle interne, témoigne d'une prise de conscience cruciale : une armée républicaine forte passe aussi par une maîtrise rigoureuse de la gestion financière.
L'admiration était palpable chez ces futurs leaders militaires, notamment face à la vision audacieuse qui a donné naissance à l'Immeuble Étienne Tshisekedi, siège de l'IGF. Un modèle inspirant pour l'ESAM, qui nourrit l'ambition légitime de se doter de ses propres infrastructures.
Le chef de service de l'IGF, Jules Alingete, a accueilli chaleureusement cette soif d'apprendre. Il a exposé avec clarté la structure, les missions et le fonctionnement de son institution, tissant des liens évidents entre le contrôle civil et la nécessité d'une gestion militaire transparente. « Leur formation intégrant également l’audit, il était essentiel de partager notre savoir-faire pour enrichir leur compréhension des enjeux », a-t-il souligné.
Pour ces stagiaires venus d'horizons divers, cette immersion a été plus qu'une simple visite académique. Elle a permis de confronter la théorie à la réalité complexe du contrôle des finances publiques, particulièrement dans un contexte africain souvent marqué par les défis de la corruption. « Face aux détournements, ces échanges nous donnent les outils pour mieux appréhender les responsabilités de demain », a confié l'un des participants.
Ce rendez-vous au sommet entre l'IGF et l'ESAM scelle une alliance stratégique inédite. En formant une élite militaire non seulement compétente sur le terrain, mais aussi rigoureuse dans la gestion des ressources, le Congo trace une voie prometteuse vers une armée véritablement républicaine, garante de la bonne gouvernance et pilier d'un avenir plus transparent pour la nation et ses voisins. Une leçon d'intégrité qui résonne bien au-delà des murs de l'IGF.
Gracieux Bazege
