Réforme des entreprises publiques en RDC : Alexandre Nshue appelle à dépolitiser pour garantir leur efficacité
Dans une ambiance d'unité et de partage, le centre financier de Kinshasa a été le théâtre d'une rencontre historique du 9 au 14 décembre 2024. Le gouvernement, les représentants des entreprises publiques et les acteurs politiques se sont réunis pour les états généraux des entreprises publiques, une initiative visant à évaluer la situation actuelle et à tracer une feuille de route pour moderniser la gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo (RDC).
Parmi les voix qui se sont élevées, celle du professeur Alexandre Nshue a résonné avec une clarté particulière. Ce spécialiste en économie n'a pas mâché ses mots en décrivant la situation des entreprises publiques : « La rentabilité négative et l'incapacité à remplir leurs missions sont dues à une mauvaise gouvernance et à des interférences politiques persistantes. » Dans le rapport des états généraux, il a souligné que les entreprises publiques, bien gérées, peuvent devenir des moteurs de progrès pour le pays.
Malgré la réforme de 2008, le constat reste amer. Alexandre Nshue a pointé du doigt les lacunes de cette réforme qui n’a pas su aborder des questions cruciales comme l’endettement, l’assainissement financier, la recapitalisation, la modernisation et le renforcement de la gouvernance. Il a critiqué le manque d'objectivité dans les recrutements, souvent dictés par des impératifs politiques, et dénoncé certains mandataires qui, tels des tyrans, gèrent les entreprises selon leurs humeurs, entraînant une sous-rémunération du personnel et des décisions d’investissement sans fondements solides.
Pour Alexandre Nshue, la clé de l'efficacité des entreprises publiques réside dans la dépolitisation de leur gouvernance. Il a exhorté l'État congolais à adopter le modèle d'État développeur et à cesser les interférences politiques. Ses recommandations incluent la mise en place de programmes d’assainissement, de restructuration et de réduction de la dette, de capitalisation et de modernisation, ainsi que des mécanismes de suivi de la gouvernance économico-financière.
Ces propositions visent à transformer les entreprises publiques en véritables moteurs de développement économique, assurant une gestion transparente et efficace, libérée des influences politiques. En somme, Alexandre Nshue appelle à une révolution silencieuse mais profonde, où la compétence et l'intégrité priment sur les intérêts partisans.
Mulebourg
