Revue de presse : La cour constitutionnelle a tranché, Matata Ponyo pirge 10 ans de prison !

L'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo (Mapon) a été condamné à 10 ans de prison. La rédaction de Nouveau Narratif vous invite à plonger dans l'état des lieux médiatiques concernant ce verdict. Plusieurs journaux congolais et étrangers s'intéressent au jugement rendu par la Cour constitutionnelle dans l'affaire Bukanga-Lonzo.
Après près de quatre ans de rebondissements judiciaires en République Démocratique du Congo (RDC), Jeune Afrique rapporte que la Cour constitutionnelle a finalement tranché. Ce mardi 20 mai, Matata Ponyo Mapon a été condamné à dix ans de prison pour détournement de fonds publics dans le cadre du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, entre 2013 et 2016, période durant laquelle il était Premier ministre sous Joseph Kabila.
Le même média indique que ses deux co-accusés, l'ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo, et le responsable de l'entreprise sud-africaine Africom, Christo Grobler Stéphanus, ont reçu chacun cinq ans de détention.
Selon l’Agence congolaise de presse, la Cour constitutionnelle a également imposé des peines supplémentaires, incluant une interdiction de cinq ans du droit de vote et d'éligibilité pour les prévenus Matata et Mutombo, ainsi qu'une interdiction d'accès aux fonctions publiques et paraétatiques. Les prévenus Matata Ponyo et Deogratias Mutombo se voient également privés du droit à la condamnation, à la libération conditionnelle, et à la réhabilitation.
La Tempête des Tropiques souligne que la Cour a ordonné l'expulsion définitive de la RDC de Grobler Kristo après l'exécution de sa peine, ainsi que la confiscation des biens proportionnellement à la somme détournée : 158.849.413 dollars pour Matata Ponyo et Grobler Kristo, et 89 millions de dollars pour Matata et Mutombo, avant de condamner chaque prévenu aux frais d'instance, à régler dans le délai légal.
Info 27 avec son titre « Impunité fissurée : Matata condamné à 10 ans de prison par la Cour constitutionnelle », note qu'aucun ancien chef de gouvernement n'avait jamais été jugé et condamné pour des actes commis durant l'exercice de ses fonctions. Dans un État longtemps marqué par la culture de l'impunité, cette décision constitue un précédent et envoie un message clair : plus rien ne sera comme avant. La Cour constitutionnelle s'affirme désormais comme un rempart contre les abus de pouvoir, conclut ce média.
En parallèle de la condamnation de Matata Ponyo, Congo Nouveau souligne qu'aucun membre de l'actuel régime n'est en prison malgré de nombreux scandales de détournement. Du projet de 100 jours à l'érection des unités de forage dans diverses localités, en passant par Tshilejelu, le PDL 145, et l'acquisition d'équipements militaires, les scandales de détournement des fonds publics se sont multipliés sous le régime actuel. Toutefois, le constat sur le terrain est alarmant : aucun dignitaire n'est incarcéré, analyse le tri hebdomadaire.
La Cour constitutionnelle, en passant outre l'immunité parlementaire et les précédents arrêts, crée une jurisprudence controversée, fait remarquer Eco News. Pour la défense de M. Matata, il s'agit d'un « procès politique » ; pour le pouvoir, c'est une victoire contre l'impunité, conclut le tri hebdomadaire.
Africa News revient sur les origines de l'affaire, rappelant qu'en novembre 2020, l'Inspection générale des finances (IGF) a publié un rapport accablant sur la gestion du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet gouvernemental lancé sous Matata Ponyo. Ce projet, censé promouvoir l'autosuffisance alimentaire et réduire la pauvreté, avait bénéficié d'un financement public de 285 millions de dollars. Plusieurs médias comme Mediacongo.net rapporte que dans le rapport de l'IGF, Inspection Générale des Finances, après l'enquête a révélé qu'environ 205 millions de dollars auraient été détournés.
Rédaction