Scandale foncier : 4 ans et 8 mois que la justice piétine la parcelle du sénateur Ngoyi Kasanji
Imaginez perdre le fruit de vos efforts, une propriété acquise dans le respect des lois, du jour au lendemain, sur la base d'une décision judiciaire controversée. C'est le calvaire que vit Ngoyi Kasanji, ancien gouverneur influent et sénateur, dépouillé de sa parcelle depuis août 2020. Son histoire poignante est devenue le symbole criant d'une justice congolaise à deux vitesses, où l'instrumentalisation politique et les intérêts obscurs semblent piétiner les droits les plus fondamentaux.
Pour Ngoyi Kasanji, cette parcelle n'est pas qu'un simple lopin de terre ; elle représente des années de labeur, un investissement légitime. Pourtant, une décision de justice, que ses partisans dénoncent comme un tissu d'erreurs grossières et une manœuvre orchestrée par des forces obscures, l'a brutalement dépossédé. Depuis ce fatidique mois d'août 2020, l'ancien gouverneur se bat avec acharnement pour recouvrer ce qui lui appartient de droit. Son combat n'est pas celui d'un homme ordinaire ; il met en lumière la vulnérabilité de tout citoyen face à un système judiciaire potentiellement perméable aux pressions et aux agendas cachés.
*L'attente insoutenable face à une indifférence déconcertante*
Près de cinq années se sont écoulées, et l'attente de Ngoyi Kasanji se mue en une frustration palpable. Ses appels à la justice, ses démarches incessantes auprès des institutions censées être les gardiennes de l'État de droit, semblent se heurter à un mur d'indifférence. Cette inertie des autorités soulève une question lancinante : dans une nation qui se dresse en championne de la justice et de l'équité, au nom de quels intérêts supérieurs les droits d'un citoyen, fût-il une figure politique de premier plan, peuvent-ils être ainsi foulés aux pieds ? Ce silence assourdissant des institutions érode la confiance du peuple et alimente le spectre d'une impunité sélective.
L'énigme Mutamba : Une lueur d'espoir ou une nouvelle manœuvre ?
La récente déclaration du ministre de la Justice, Constant Mutamba, sur les ondes de Télé 50, annonçant un "traitement en cours" du dossier, a suscité un timide espoir. Cependant, cette annonce reste enveloppée de scepticisme. L'expérience amère de ces dernières années a enseigné la prudence. Combien de temps encore cette "étude" prendra-t-elle ? Ngoyi Kasanji reverra-t-il un jour les limites de sa propriété ? La promesse d'une justice en marche suffira-t-elle à apaiser une blessure profonde et à restaurer la foi dans un système judiciaire souvent perçu comme lent et inefficace, voire complaisant ?
L'affaire de la parcelle de Ngoyi Kasanji dépasse largement le cadre d'un simple litige foncier. Elle agit comme un révélateur impitoyable des dysfonctionnements profonds qui minent le système judiciaire congolais. Les accusations de partialité, de manipulation et d'instrumentalisation ne sont pas nouvelles, mais ce cas emblématique en offre une illustration saisissante. Il met en lumière la précarité du droit de propriété et les obstacles insurmontables auxquels même les personnalités influentes peuvent se heurter lorsqu'elles tentent de faire valoir leurs droits. Le combat de Ngoyi Kasanji est ainsi devenu le symbole de la lutte de chaque citoyen congolais aspirant à une justice équitable et exempte d'interférences.
Malgré l'adversité et le poids des années, Ngoyi Kasanji persiste dans sa quête de justice, considérant cette parcelle comme un droit fondamental bafoué. Son combat solitaire résonne comme un cri d'alarme, une supplique pour un État de droit qui ne soit pas une simple façade, mais une réalité tangible pour tous les Congolais. L'enjeu dépasse sa propriété personnelle ; il s'agit de la crédibilité des institutions et de la confiance des citoyens dans leur capacité à garantir l'équité et la protection des droits.
Le temps n'est plus à l'attente passive. La résolution de l'affaire de la parcelle de Ngoyi Kasanji pourrait bien être un test décisif pour les institutions congolaises, une opportunité de prouver leur engagement envers une justice impartiale et transparente. Le pays observe, retenant son souffle, espérant que ce long cauchemar prenne enfin fin et que la lumière de la justice finisse par éclairer ce dossier emblématique.
Guyvenant Misenge
