Ituri : Invasion silencieuse – Deux groupes armés fantômes sèment la terreur à Mambasa
L'alerte sonne comme un glas : des intrus armés, dont l'identité reste un mystère angoissant, ont pris racine sur le territoire de Mambasa, en Ituri. Tel des spectres menaçants, deux groupes non identifiés ont établi leur présence, plongeant les communautés locales dans une spirale de peur et d'incertitude, comme le révèle la Convention pour le Respect des Droits de l'Homme (CRDH Mambasa).
Selon les informations glaçantes relayées par la CRDH, le premier groupe a surgi à Makusi, une bourgade située à une vingtaine de kilomètres de Cantine, au cœur du groupement Bakaheku. Leur nombre, effarant, dépasse les 500 éléments armés, qui ont transformé cette zone rurale en un camp retranché de l'insécurité. La conséquence est immédiate : les habitants de Mabanga, Mangalala et Nyanza vivent dans une angoisse palpable, et un exode silencieux a déjà commencé, vidant les villages de leurs âmes.
L'ombre de la menace s'étend plus loin. Un second groupe armé a surgi tel un mauvais présage à Mandeite, dans le groupement Bangole, à une distance alarmante de sept kilomètres de Lukaya, sur le flanc ouest de la vitale route nationale numéro 44. Cette proximité d'un axe majeur de communication fait craindre une contagion rapide de leur influence et une paralysie de la région.
La confirmation de cette infiltration inquiétante est venue de Rams Malikidoho, figure de proue de la CRDH Mambasa, lors d'un entretien téléphonique exclusif ce mercredi 23 avril. Son témoignage poignant dresse le portrait d'une population rurale déracinée par la peur, des cultivateurs contraints d'abandonner leurs champs, leur gagne-pain, face à la menace invisible.
La CRDH Mambasa lance un appel désespéré aux autorités, les sommant d'agir sans délai. Leur message est un cri du cœur : il faut traquer ces hors-la-loi avant qu'ils ne s'enkystent. Rams Malikidoho insiste avec une logique implacable : celui qui prend les armes contre son peuple rompt tout lien, sa seule allégeance est à la rébellion, et la réponse doit être une traque sans merci pour restaurer la paix et la sécurité dans les champs.
Ce vent mauvais s'ajoute à une tempête sécuritaire déjà dévastatrice. L'Ituri, terre martyrisée, est depuis trop longtemps le théâtre des atrocités de groupes armés locaux et étrangers, avec en tête les sanguinaires rebelles ADF. Ces derniers continuent leur macabre besogne de meurtres, d'enlèvements et de pillages, laissant derrière eux des communautés brisées. L'irruption de ces deux nouveaux groupes fantômes ne fait qu'obscurcir davantage un horizon déjà tragique.
L'identité de ces nouveaux acteurs de la terreur et leurs motivations restent un mystère, alimentant les rumeurs les plus sombres et intensifiant l'anxiété des populations. S'agit-il de scissions internes, de nouvelles alliances obscures, ou de forces externes cherchant à déstabiliser une région déjà au bord du gouffre ? Cette absence d'identification formelle est une source d'inquiétude supplémentaire, car elle rend la menace d'autant plus insidieuse.
L'heure n'est plus aux tergiversations, mais à une action décisive et coordonnée. Les autorités doivent déployer sans attendre des forces de sécurité compétentes pour percer le voile de mystère qui entoure ces groupes, les localiser et les neutraliser avant qu'ils ne puissent consolider leur emprise et infliger de nouvelles souffrances à une population à bout de souffle. L'avenir de la chefferie des Babila Babombi et, par extension, d'une partie du territoire de Mambasa, est suspendu à cette réponse.
Juvenal Bulemo
