ITURI : La notabilité de Banyali-Tchabi monte au créneau après une incursion des ADF-MTM ISCAP à Boga

Dans la nuit du dimanche 10 août 2025, vers 23 heures, des terroristes ADF-MTM ISCAP ont attaqué le centre de négoce de Boga-Kinyanzonzo, dans la chefferie de Bahema-Boga, territoire d’Irumu.
Le bilan provisoire fait état de trois civils tués, ainsi que de plusieurs maisons de commerce et véhicules incendiés.

Selon Christophe Munyanderu, répondant du CRDH/Irumu (Convention pour le respect des droits humains), cette attaque met fin à une période d’accalmie observée depuis l’installation des forces mutualisées FARDC-UPDF dans le cadre des opérations SUJA.
« La population vaquait librement à ses occupations. C’est une surprise totale, on ne s’attendait pas à un tel drame », a-t-il déclaré.

D’après des sources locales, les assaillants sont arrivés depuis la localité de Malaya, sur l’axe menant vers Tchabi. Après une riposte, ils ont pris la fuite.

*_La colère de la notabilité Nyali*_

Dans un communiqué rendu public après l’incident, la notabilité de la chefferie de Banyali-Tchabi a exprimé son ras-le-bol face à l’indifférence sécuritaire des autorités.

Le notable Mboma Babanilau Faustin dénonce « l’inadmissible légèreté » avec laquelle la menace des ADF-MTM est traitée.

« Contrairement aux groupes armés locaux rapidement neutralisés ou largement médiatisés, les ADF semblent bénéficier d’un traitement de faveur, voire d’un silence complice. Comment expliquer qu’à Boga, l’ennemi ait attaqué à quelques mètres seulement des positions militaires, sans aucune riposte ? Où étaient les FARDC ? Que faisaient les forces en place pendant que des innocents étaient massacrés ? Étaient-elles endormies, indifférentes, ou carrément complices ? », s’interroge-t-il.

Pour lui, ce laxisme et cette inertie criminelle relèvent d’« un sabotage délibéré » et d’un « abandon pur et simple des populations ».

La notabilité exige :

• Des enquêtes sérieuses ;
• Des sanctions claires ;
• Une refondation immédiate de la stratégie sécuritaire face aux ADF.

« Trop, c’est trop. Les peuples méritent d’être protégés », conclut Mboma d’un ton ferme.

*_Un contexte sécuritaire préoccupant_*

La situation sécuritaire reste tendue dans plusieurs localités de l’Ituri, marquées par des attaques récurrentes contre les civils orchestrées par les ADF.
Malgré la pression exercée par les FARDC, appuyées par l’armée ougandaise (UPDF), ces rebelles continuent de semer la terreur dans la région.

Juvénal Bulemo