Kinshasa sous les eaux, passeport allégé : Le Conseil des Ministres face aux urgences

Les murs de la Cité de l’Union Africaine ont vibré ce vendredi sous le poids des urgences et des décisions cruciales. Son Excellence, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Chef de l’État, a orchestré une trentième-neuvième réunion ordinaire du Conseil des Ministres où le tumulte des éléments et les aspirations populaires se sont taillés la part du lion.
La capitale congolaise, et le Kongo-Central à ses côtés, portent encore les stigmates des pluies diluviennes des 4 et 5 avril. Le bilan, glaçant, a ouvert le bal des discussions : 48 âmes emportées, plus de 7.000 citoyens sinistrés, des vies brisées, des infrastructures vitales éventrées. Face à cette tragédie, et aux sombres prédictions météorologiques pour les semaines à venir, le Président a tonné : l'heure n'est plus aux constats, mais à l'action immédiate.
La Première Ministre a été investie d'une mission impérieuse : accoucher d'un plan de gestion des catastrophes, un rempart opérationnel contre de futures tragédies. Le grand argentier du royaume a quant à lui reçu l'ordre de délier les cordons de la bourse en faveur de la CSN-GHC, cette caisse de solidarité dont les coffres doivent rugir de ressources pour panser les plaies de la nation. Le prochain Conseil des Ministres est d'ores et déjà attendu au tournant, avec un rapport détaillé des actions entreprises et le fameux schéma tant espéré.
Dans un registre plus léger, mais tout aussi symbolique, le Président TSHISEKEDI a rappelé son serment de 2019 : alléger le fardeau financier de ses compatriotes. Aujourd'hui, ce serment prend une nouvelle dimension avec la décision de raboter le prix du passeport ordinaire biométrique, le faisant passer de 99 à 75 dollars américains. Un geste fort, une main tendue à chaque Congolais désireux de franchir les frontières sans que le coût ne soit un mur infranchissable.
Cette décision, mûrie après une fine analyse des rouages administratifs et financiers, se veut un pilier de la réforme prônée par le Chef de l'État : une administration au service du peuple, où l'équité et l'inclusion ne sont pas de vains mots. La Ministre des Affaires Étrangères a été chargée d'orchestrer cette transition en douceur, veillant à ne pas perturber les équilibres contractuels existants ni le précieux travail des artisans du passeport. Un calendrier précis est attendu sous peu, annonçant l'ère d'un passeport plus accessible.
Le pouvoir, même au sein des entreprises publiques, ne saurait rimer avec arbitraire. Le Président a mis un holà aux suspensions de mandataires publics prononcées à la légère.
Désormais, toute initiative de mise à l'écart devra passer par le filtre de son approbation expresse, une garantie de transparence et de respect des procédures. Les cas litigieux du passé devront être mis sur la table sans délai.
Pour éviter les dérapages futurs, la Première Ministre devra organiser des sessions de formation pour les responsables des entreprises et de la tutelle, des piqûres de rappel sur les règles disciplinaires, afin que les droits et les obligations de chacun soient scrupuleusement respectés.
La suite du Conseil a déroulé le fil des préoccupations nationales. La sécurité, toujours volatile, a été scrutée à la loupe, y compris dans les périphéries de Kinshasa.
L'économie, malgré un contexte mondial morose, affiche une étonnante résilience, avec une désinflation tenace et un marché des changes étonnamment stable. La Gouverneure de la Banque Centrale a cependant mis en garde contre tout relâchement.
Les épidémies, notamment le Mpox et le Choléra, restent des ombres planant sur le tableau sanitaire. Les affaires foncières ont révélé des velléités d'empiètement des autorités provinciales, auxquelles la Ministre a rappelé les limites de leurs prérogatives. Les infrastructures, notamment la vitale RN1, ont souffert des intempéries, mais des réparations rapides ont permis de rétablir le trafic. Quant aux inondations de Kinshasa, elles ont mis en lumière les plaies béantes de l'urbanisation sauvage et du manque de civisme.
L'adhésion au Conseil de l'Europe ouvre de nouvelles perspectives en matière de droits humains et de bonne gouvernance. L'enseignement supérieur, quant à lui, est en quête d'une nouvelle boussole pour redresser sa gouvernance et sa qualité. Enfin, le monde du sport, avec ses infrastructures vieillissantes et les exigences de la FIFA et de la CAF, appelle à une remise à niveau urgente.
*_Huit textes pour bâtir l'avenir : justice, finances et hydrocarbures en première ligne_
La dernière partie du Conseil a été consacrée à l'examen et à l'adoption de huit textes législatifs. La justice se dote d'outils pour prolonger l'état de siège dans l'Est et habiliter le gouvernement face à la menace sécuritaire. Les finances se modernisent avec la vidéo-verbalisation, la réglementation de la mise en fourrière, la réévaluation des actifs des entreprises, un nouveau cadre pour les jeux d'argent et une refonte du code des assurances intégrant la micro-assurance et le numérique. Enfin, le secteur des hydrocarbures se prépare à une nouvelle ère d'exploration avec l'attribution de droits à la société nationale SONAHYDROC.
Ainsi s'est achevée cette longue journée de délibérations, où les urgences du présent ont côtoyé les chantiers de l'avenir. Le gouvernement congolais, sous la houlette du Président TSHISEKEDI, semble déterminé à naviguer entre les tempêtes et à semer les graines d'un avenir plus stable et plus juste pour tous ses citoyens. Reste à transformer ces paroles en actes concrets sur le terrain.
Gracieux Bazege