Lutte antiterroriste au Sahel : la CEDEAO annonce le déploiement d'une force spéciale

À Bamako, dans la capitale Malienne, la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a officialisé, le 8 mai, le lancement d'une opération militaire spéciale au Sahel. Cette initiative vise à neutraliser les menaces terroristes et à reprendre les zones sous contrôle extrémiste, selon un communiqué de l'agence de presse allemande. La mission de cette force sera d'endiguer la diffusion du terrorisme dans la région.

Mamadou Ismaila Konaté, avocat et ancien Ministre de la Justice malien, rappelle que l'idée a germé lors du 62e sommet des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO. « À l'époque, les détails de cette force étaient encore flous. Son objectif premier était de combattre le terrorisme et d’empêcher les changements constitutionnels. Deux ans plus tard, il est clair que nos dirigeants recherchent un renforcement de la défense, non seulement contre le terrorisme mais aussi pour soutenir la démocratie et l'état de droit face aux menaces anticonstitutionnelles, afin de contrer la tendance putschiste qui menace l'organisation », a-t-il déclaré.

Il est important de noter que certains États ne participeront pas à cette force, notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Cependant, l'intégration du Sénégal, longtemps absent du G5 Sahel, ainsi que l'implication du Tchad, un acteur militaire de premier plan, marquent un tournant stratégique. Bien que le Tchad n'ait pas été membre de la CEDEAO par le passé, sa présence est désormais jugée cruciale. La CEDEAO ne se limitera pas au Sahel mais cherchera à s'aligner avec d'autres nations telles que l'Algérie et le Tchad. Ce rapprochement pourrait résulter d'une alliance avec une France perçue comme affaiblie et de plus en plus critiquée par l'opinion publique africaine.

Albert Raphaël Ahindo