Nord-Kivu : la société civile salue le rôle de la MONUSCO et appelle à un renforcement de la protection des civils à Beni-Butembo et Lubero

Au lendemain d’une attaque meurtrière des ADF dans le territoire de Lubero, les coordinations de la société civile du Nord-Kivu ont rencontré la MONUSCO à Beni. Elles ont salué son rôle sur le terrain, tout en demandant une implication accrue pour protéger les civils et stabiliser la région, toujours menacée par l’activisme des ADF et la coalition M23/AFC.

Réunis à Beni-ville, capitale provinciale provisoire du Nord-Kivu, les représentants de la société civile de Goma, Beni, Masisi et Nyiragongo ont échangé avec la Mission onusienne le jeudi 11 septembre. Cette rencontre intervient dans un contexte tendu : une nouvelle attaque des rebelles ADF dans le territoire de Lubero a coûté la vie à plusieurs dizaines de civils, plongeant la province dans le deuil.

La société civile appelle à un renforcement de la MONUSCO

Face à cette escalade de violences, la société civile a demandé à la MONUSCO d’accroître sa présence et son action. John Banyene, président de la coordination provinciale, a résumé les attentes :

« Nous devons profiter de l’expertise et de la présence de la MONUSCO pour nous aider à ramener la paix. Notre besoin, c’est la paix, et pour y parvenir, nous devons travailler main dans la main avec la MONUSCO. »

Il a ajouté :

« Nous avons échangé avec la MONUSCO dans le cadre de la stabilisation, du maintien de la paix et de la protection des civils. Nous, comme société civile, devons informer et former la population sur la mission de la MONUSCO dans nos zones respectives. Et nous savons que lorsque la paix sera rétablie, nous aurons besoin de la MONUSCO pour nous aider dans le maintien de cette paix et la stabilisation. »

Renforcer la collaboration pour la paix

De son côté, Abdourahamane Ganda, chef du sous-bureau de la MONUSCO à Beni, a salué cette initiative, qu’il considère comme un signe fort de collaboration :

« La MONUSCO agit et reste active sur le terrain, aux côtés des forces de défense et de sécurité, pour protéger les civils. Nous avons intensifié nos patrouilles avec les Casques bleus et ouvert de nouvelles bases militaires temporaires dans certains endroits, notamment en Ituri, pour renforcer la protection des civils. »

Il a poursuivi :

« Nous attendons de nos partenaires de la société civile, dont nous saluons la démarche, qu’ils sensibilisent les communautés à lutter contre la désinformation et à faciliter le déploiement de nos activités. Ce n’est qu’ensemble, en travaillant main dans la main, que nous pourrons vaincre l’insécurité. »

Une présence renforcée sur le terrain

La MONUSCO et les FARDC multiplient actuellement les patrouilles conjointes dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Rien que la semaine dernière, plus de 100 patrouilles ont été menées, permettant de prévenir ou d’empêcher plusieurs attaques de groupes armés.

Ces actions témoignent, selon les deux parties, de l’engagement à protéger les populations et à restaurer la paix dans une région toujours prise entre les violences des ADF, des groupes armés locaux et l’occupation partielle du territoire par la coalition M23/AFC.

Juvenal Bulemo