« Nous prions pour la paix en RDC » : quand les pasteurs américains s’invitent dans la diplomatie congolaise

La résidence présidentielle du Mont Ngaliema a servi de cadre, dimanche 13 juillet, à une rencontre singulière entre le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et une délégation de pasteurs américains membres du Bureau de la foi de la Maison-Blanche.

Conduite par le pasteur Travis Johnson, cette mission religieuse n’était pas que spirituelle : elle portait un message clair de soutien à la paix en République démocratique du Congo, en particulier dans sa partie orientale. Le pasteur Johnson a salué l’accord signé entre la RDC et le Rwanda sous l’ère Trump, appelant à des prières pour un retour durable à la stabilité.

Ce soutien venu des milieux évangéliques américains intervient alors que le président Tshisekedi ne cesse de mobiliser les partenaires internationaux autour de la situation sécuritaire dans l'Est. Ému, le chef de l’État a souligné l’importance de cette solidarité, évoquant un « génocide » en cours dans les provinces meurtries par les violences armées. Il a salué l’implication de l’ex-président Donald Trump dans les initiatives de paix en Afrique, estimant que la foi peut être un levier stratégique au service de la diplomatie et de la dignité des peuples.

La rencontre a été marquée par des gestes symboliques : remise d’une Bible, d’une lettre poignante d’une orpheline de Goma et d’une pièce présidentielle évoquant l’héritage spirituel. Pour Tshisekedi, ces présents traduisent un appui moral dans son combat pour restaurer la paix et réconcilier les communautés. Kinshasa semble ainsi vouloir inscrire la foi comme moteur dans la recherche de solutions durables aux crises à l'Est.

Un culte œcuménique a prolongé cette séquence au Palais du Peuple, réunissant pasteurs congolais et américains autour de prières et d’appels à l’unité.

Le pasteur Jacques Kambala a dénoncé ceux qui critiquent les efforts de paix, accusant certains de « tirer profit du chaos ». Un message politique à peine voilé, qui rappelle que la foi, au-delà du spirituel, s’affirme comme un nouvel outil d’influence dans la gouvernance congolaise.

ST