PSG-Rwanda : Prolongation controversée - Le Foot Business ignore-t-il les crises ?
Malgré les appels pressants et les enjeux géopolitiques sensibles, le Paris Saint-Germain et "Visit Rwanda" ont scellé la prolongation de leur partenariat jusqu'en 2028. Un choix qui interroge sur le primat des intérêts économiques face aux réalités humaines et aux tensions régionales, alors même que des voix s'élèvent pour dénoncer l'implication du Rwanda dans le conflit à l'Est de la RDC.
Le contrat est renouvelé pour trois années supplémentaires. L'annonce, officialisée ce 16 avril 2025, confirme la solidité d'une collaboration initiée en 2019 entre le club de la capitale française et l'office rwandais du tourisme. Au-delà des retombées économiques vantées par les deux parties – visibilité accrue pour le Rwanda, opportunités de développement pour la jeunesse et le secteur économique – cette prolongation intervient dans un contexte particulièrement délicat.
En effet, cette décision du PSG survient malgré les efforts déployés par le gouvernement congolais pour obtenir la rupture de cet accord controversé.
Kinshasa n'a pas ménagé ses démarches auprès du club parisien, propriété du Qatar, pour souligner les accusations récurrentes d'implication du Rwanda dans le conflit armé qui déchire la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
Des appels restés visiblement lettre morte, au profit d'une logique de partenariat économique et sportif qui semble transcender les considérations géopolitiques et les drames humains qui se déroulent à des milliers de kilomètres du Parc des Princes.
Le choix du PSG, malgré la sensibilité du dossier et les tractations congolaises, met en lumière la puissance des enjeux financiers dans le football de haut niveau. La manne que représente le partenariat avec "Visit Rwanda" semble avoir primé sur les préoccupations éthiques et les appels à la solidarité régionale.
Cette prolongation risque de raviver les tensions et de susciter de vives réactions, tant en République Démocratique du Congo qu'au sein d'une opinion publique de plus en plus sensible aux liens entre le sport, la politique et les droits humains. La question demeure : le prestige d'un club de football peut-il durablement ignorer les cris de détresse d'une nation en proie à la violence ?
Guy Mafuta
