Scandale à la SACIM de Mbujimayi : Ngoyi Kasanji dénonce une histoire de corruption et de désespoir
Dans les rues poussiéreuses de Mbujimayi, une ville autrefois prospère grâce à ses mines de diamants, une nouvelle controverse éclate, menaçant de plonger encore plus profondément les travailleurs de la Société Anhui-Congo d’Investissement Minier (SACIM) dans le désespoir. Le sénateur Ngoyi Kasanji, figure emblématique de la région, a récemment révélé des pratiques scandaleuses qui secouent cette entreprise minière.
Tout a commencé par un appel téléphonique inattendu. Ngoyi Kasanji, ancien gouverneur du Kasaï Oriental et sénateur respecté, a reçu un coup de fil d’un acheteur de diamants de la bourse d’Anvers. Cet acheteur, intrigué par une émission où Kasanji discutait avec Wa Ya Kongolo, a partagé une histoire troublante. Il avait proposé d’acheter le dernier lot de diamants de la SACIM à 16 $ le carat, colis fermé. Malgré une offre écrite envoyée à la SACIM et au Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification (CEC), il n’a jamais reçu de réponse.
Ngoyi Kasanji a découvert que, par un arrêté qu’il qualifie d’illégal, le CEC avait le pouvoir de désigner l’acheteur des diamants de la SACIM. Cette pratique, unique à cette entreprise, a permis à un acheteur imposé d’acquérir le lot de diamants à seulement 9 $ le carat. L’acheteur d’Anvers, frustré, a révélé qu’il était prêt à offrir jusqu’à 20 $ le carat, sachant que ces diamants se vendent à 25 $ le carat en Belgique.
Pendant ce temps, les travailleurs de la SACIM, accablés par 11 mois d’arriérés de salaire, se demandent comment ils vont nourrir leurs familles. Le coût de production de la société est estimé à 14 $ le carat, et vendre à un prix aussi bas met en péril la survie de l’entreprise. Les murmures de corruption et de pratiques illégales se font de plus en plus forts.
L'ancien gouverneur du Kasaï orientale n’hésite pas à parler de crime organisé visant à détruire la SACIM. La différence entre le prix proposé par l’acheteur d’Anvers et celui accepté par l’acheteur imposé soulève des interrogations sur les bénéficiaires réels de cette transaction douteuse. À qui profite cette vente à perte ? Pourquoi sacrifier la viabilité de la SACIM et les salaires de ses employés ?
Lors de la législation passée, alors que Ngoyi Kasanji siégeait à l'Assemblée nationale comme député, il avait dénoncé ces pratiques à plusieurs reprises. Il avait déposé de nombreuses questions orales et écrites à l'attention de l'ancienne ministre des Mines, Nsimba, mais ces initiatives étaient souvent bloquées au niveau du bureau de Christophe Mboso, alors président de la chambre basse du parlement. Aujourd'hui, en tant que sénateur, Ngoyi Kasanji pourrait-il déposer une question orale ou écrite à l'actuel ministre des Mines, Kizito, pour espérer annuler ces arrêtés illégaux qu'il continue de contester sans relâche ?
Face à ces révélations, Ngoyi Kasanji appelle à une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces pratiques et rendre justice aux travailleurs de la SACIM. Il exhorte les autorités compétentes à intervenir pour mettre fin à ces abus et garantir une gestion transparente et équitable des ressources minières du pays.
Dans les rues de Mbujimayi, l’espoir vacille, mais la détermination de Ngoyi Kasanji et des travailleurs de la SACIM reste intacte. Ils se battent pour la justice, pour la transparence, et pour un avenir où les richesses de leur terre profitent à tous, et non à une poignée de privilégiés.
Guyvenant Misenge