Sud-Kivu : Le M23 viole le cessez-le-feu et s'empare de Nyabibwe
Les affrontements ont repris de plus belle dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans la nuit du 4 au 5 février, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon les rapports des Experts l'ONU, ont lancé une offensive sur la cité de Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe, violant ainsi le cessez-le-feu en vigueur.
D’après des sources locales, les combats ont éclaté aux premières heures de la matinée, notamment sur les collines de Nyangantwa et Chanjwe. Une autorité de Kalehe, citée par Actualité.cd, a confirmé la prise de la cité par les rebelles : « Nous nous battons, l'ennemi nous a contournés par derrière. Il a défié nos positions. Nyabibwe vient de tomber. »
Cette avancée marque une nouvelle étape dans l’offensive du M23 et de ses alliés. La prise de Nyabibwe, située à environ 100 kilomètres de Bukavu, accentue la menace sur la capitale provinciale du Sud-Kivu.
La coalition M23-RDF-AFC continue de progresser, malgré les appels au respect du cessez-le-feu. La proximité de Nyabibwe avec Bukavu soulève des inquiétudes quant à une éventuelle expansion des combats vers le chef-lieu du Sud-Kivu.
Face à cette situation, la riposte annoncée par le président Félix Tshisekedi tarde à se matérialiser. Lors d’un récent discours, le chef de l’État avait promis une riposte « rigoureuse et coordonnée » contre l’agression rwandaise sur le sol congolais. Cependant, sur le terrain, les rebelles maintiennent leur pression, défiant ouvertement les FARDC (Forces armées de la RDC) et ses alliés.
Alors que la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer, une question demeure : Kinshasa sera-t-il contraint de négocier avec le M23 ? Jusqu’ici, le gouvernement congolais a refusé toute discussion avec ce groupe armé, qu’il considère comme un outil du régime de Kigali. Mais avec l’avancée rapide des rebelles et l'inefficacité des mécanismes de médiation régionale, certains observateurs estiment qu’une issue diplomatique pourrait devenir inévitable.
La communauté internationale reste silencieuse face à cette nouvelle escalade de violence. Pendant ce temps, les populations locales, prises au piège des affrontements, vivent dans la peur et l’incertitude, dans un conflit qui semble loin de connaître son dénouement.
Gracieux Bazege depuis Goma
